L’Audio du 17 juin 2024

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On prend les mêmes…

Donc l’inflation est vaincue. Enfin, pas vaincue-vaincue, juste qu’après 5 mois à grapiller des poussières de pourcent, elle a ENFIN commencé à faire mine de tourner à la baisse. On pourrait passer du temps à rappeler que depuis 38 mois l’inflation n’a plus été en-dessous des 3% en glissement annuel et que les prix globaux en ont profité pour augmenter de 20% – mais ça ne servirait à rien, puisque tout le monde s’en fout et que l’on est plus concentré par ce qui s’est passé les 12 derniers mois, la mariée est quand même plus belle ainsi. Néanmoins, les chiffres du CPI et du PPI laissent à penser que nous avons des jours meilleurs devant nous et même si la semaine dernière la FED a laissé entendre qu’il fallait savoir raison garder et ne pas crier victoire trop tôt, les marchés n’ont que moyennement écouté.

Ce week-end, il y a tout de même Monsieur Kashkari – un des membres bien connu de la FED et bien volubile également, puisque Kashkari ne rate jamais une occasion de donner son avis – et ce week-end, son avis c’était qu’il pensait qu’il était plutôt raisonnable et prudent de dire que l’on allait baisser les taux UNE FOIS en 2024 et EN décembre, pas avant. Je ne suis pas certain que ça soit très exactement ce que les économistes de tous bords attendent et espèrent, mais vu le nombre de fois que l’on a tourné la veste et changé d’avis, je crois que l’on peut dire que ça ne fait plus rien à personne.

La suite

Donc, cette semaine, après avoir salué l’inflation qui fait mine de se soumettre et l’Europe qui part en vrille après la déculottée de Macron aux européennes, nous allons essayer de pendre le temps de voir ce qu’il y a à faire et s’il faut vraiment faire quelque chose en attendant les prochains chiffres qui vont vraiment nous intéresser. Oui, parce que là tout de suite, je vous préviens que ça ne sera pas la semaine la plus « macro » de l’année et que ça ne sera pas non plus la plus grosse semaine « micro » du siècle. Il n’y aura pas de chiffre économique qui sont censés révolutionner la planète et les informations que nous possédons sur la baisse des taux, sans compter que mercredi, les USA seront fermés pour cause de « Juneteenth » – la nouvelle fête nationale créée par Joe Biden en 2021. Chose qu’il a certainement oublié depuis.

En revanche, si la Macro ne sera pas légion, il faudra noter qu’il y aura au moins 10 membres de la FED qui parleront cette semaine et ça c’est sans compter les membres de la BCE qui parleront également. À commencer par Madame Lagarde ce lundi. On peut d’ailleurs se demander s’il est très sain de les laisser parler sans arrêt alors qu’ils ont TOUS prouvé au cours des 36 derniers mois, qu’ils n’ont absolument aucune idée de ce qui va se passer et que si c’est pour lire dans le marc de café, on peut aussi bien le faire nous-mêmes.

On reprend les mêmes sujets

Pour faire simple, lors de cette semaine qui commence, nous allons reprendre les plats de la semaine dernière et les réchauffer. On va se demander quand est-ce que les taux vont baisser. Est-ce que ça sera septembre ou novembre ou alors décembre. On va également continuer à suivre le spectacle pitoyable donné par les politiciens français qui rivalisent tous d’une suffisance ahurissante en expliquant qu’ils sont les meilleurs et que les autres sont des méchants et qu’il y a qu’eux qui peuvent sauver le pays. Visiblement, ces attitudes pathétiques commencent à fatiguer les investisseurs, puisque le spread entre le 10 ans français et le 10 ans allemand est en train de prendre l’ascenseur et que les intervenants se demandent s’il n’y a pas une petite crise de la dette qui se profile à l’horizon.

Graphique du CAC40 – Source : Tradingview.com

Quoi qu’il en soit, lorsque l’on prend le temps d’écouter les politiciens français actuellement, qu’ils soient de gauche ou de droite, c’est comme aux USA, ils ont le choix entre la peste, la peste et le choléra. Mais heureusement, les joueurs de l’équipe de France ont distillé leurs consignes de vote. Pas mal pour des gars qui vivent à l’étranger et qui ont un salaire moyen 3’000 fois plus élevé que le salaire moyen français. Mais bon, là n’est pas le sujet. Le sujet, pour nous, investisseurs, c’est que le CAC est revenu à des niveaux qui correspondent parfaitement à ceux qui avaient été démontrés par la figure du Head&Shoulders d’il y a quelques semaines et que la question que tout le monde se pose, c’est de savoir s’il faut racheter maintenant ou 10% plus bas.

En Asie

Ce matin la production industrielle en Chine est sortie en-dessous des attentes. Mais visiblement, ça ne surprend plus personne. Les indices locaux ne bronchent même pas et le Nikkei est en baisse de 2% pour entamer la semaine. Le pétrole est à 77.77$, l’or est à 2’339$ et le Bitcoin n’intéresse plus personne tant qu’il ne recasse pas les 70’000$ en montant.

J’avoue que lorsque je vois les nouvelles du matin et que l’on fait le bilan de la semaine qui vient de se terminer, nous sommes un peu au point mort et les gens se demandent dans quelle direction nous allons aller. Soit les marchés US sont au top de leur jeu et vivent leur meilleure vie, mais si l’on fait abstraction des vedettes du moment qui sont tous actifs dans l’intelligence artificielle, ça n’est pas non plus la fête au village. Depuis quelques jours, on peut constater que le S&P500 est au plus haut, mais n’arrive plus à continuer et que l’hésitation est grande – on a vu que bien des clients ont réduit leurs positions en se demandant s’il y a encore des catalystes pour la hausse – dans le doute, autant réduire les risques. Cette semaine, ça sera également la semaine de l’échéance des options, il y aura peut-être un peu de sport, mais on sent quand même une grosse fatigue en ce lundi matin. Est-ce une impression ? Ou est-ce que l’été qui approche donne envie aux grosses performances de l’année de prendre quelques vacances en attendant de se concentrer sur les incertitudes de la présidentielle américaine.

Un début de semaine au ralenti

Ce début de semaine est donc en train de se faire à petite vitesse. Peu de grandes nouvelle et/ou de grandes manœuvres. La semaine sera tronquée et j’imagine que certains en auront profité pour faire le pont d’un côté ou d’un autre. Dans la presse de ce matin, on apprend que Biden est prêt à rouvrir les vannes de la réserve stratégique si le pétrole fait mine de repartir à la hausse. On notera aussi que les groupes d’armements n’ont jamais autant engagé de personnel que ces dernières semaines. Les entreprises du secteur font face à des carnets de commandes bien remplis.

Ce matin les grands de l’Europe vont devoir réélire cette gourde de von der Leyen pour un nouveau mandat encore une élection qui est gagnée d’avance et qui sera votée par des politiques qui n’ont plus vraiment de légitimité au regard des dernières élections. Et puis hier le sommet suisse du Bürgenstock sur l’Ukraine aura servi à enfoncer des portes ouvertes. Le truc a coûté une montagne de pognon pour en arriver à la conclusion que l’Ukraine doit garder sa souveraineté territoriale. Sans blague. Au moins les grands de ce monde se sont fait plaisir au SPA de l’hôtel. Mais quoi qu’il en soit, la semaine commence au petit trot et il n’y a pas de raison de perdre plus de temps que ça.

Les chiffres

Côté chiffres de la journée, il y aura le niveau des salaires en Europe, le New York Empire State Manufacturing Index, Lagarde qui parlera, ainsi que Waller et Harker aux USA. Les futures sont inchangés et j’espère que ça sera mieux demain !

D’ici-là, je vous souhaite un très bon début de semaine et je vous dis déjà : À demain !

Thomas Veillet
Investir.ch

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