Les conséquences du dérèglement climatique pèsent sur la production, en particulier en Amérique du Nord ou en Australie à cause de la chaleur, du gel, des incendies ou des cyclones. Dans ces conditions, les énergies renouvelables sont fragilisées comme on a vu avec l’ouragan Milton aux Etats-Unis qui a anéanti une ferme solaire en Floride. Dans certaines régions, le coût des énergies renouvelables sera plus élevé à cause des structures plus lourdes et de la hausse des primes d’assurance.
Pour le moment, ce changement est visible aux Etats-Unis et en termes boursiers il a principalement concerné les producteurs d’électricité indépendants qui investissent beaucoup, leur permettant d’être en-dehors du système des prix régulés.
Les Big Tech scellent de gros contrats avec les producteurs d’électricité dans les énergies renouvelables et le nucléaire. Microsoft a conclu un accord avec Constellation Energy, permettant de réactiver la centrale américaine de Three Mile Island en Pennsylvanie. Google va acheter de l’électricité chez Kairos Power, une start-up spécialisée dans le développement de réacteurs nucléaires de 4ème génération (SMR), plus petits, plus durables, plus compétitifs économiquement, plus sûre. Amazon a annoncé avoir noué des partenariats avec trois énergéticiens, X-energy, Energy Northwest et Dominion Energy, qui vont construire des petits réacteurs nucléaires de nouvelle génération (SMR) pour assurer une partie des immenses besoins en électricité du géant technologique. Amazon va entrer dans le capital de X-energy. Amazon avait déjà signé un accord avec Talen Energy, un producteur indépendant.
Pourquoi le nucléaire? Les Big Tech veulent de l’énergie décarbonée, mais la production solaire et éolienne n’est pas suffisante et elle est surtout intermittente. L’Agence internationale de l’énergie estime que la demande d’électricité pour les data centers, le cloud, l’IA et le minage des cryptomonnaies doublera entre 2022 et 2026, passant de 460 TWh à 1’000 TWh, ce dernier chiffre représentant 4 fois la consommation annuelle suisse. Le nucléaire devient donc une alternative décarbonée crédible. En 2026, les énergies renouvelables (hydro, éolien et solaire) compteront pour 37% de la demande globale et le nucléaire 10%.
L’Agence internationale de l’énergie signale aussi que l’expansion des équipements pour l’air climatisé aura un impact considérable sur la demande globale d’électricité, une demande supplémentaire trois fois supérieure à celle pour les data centers. Aux Etats-Unis et au Japon, 90% des ménages ont l’air conditionné, mais le taux de pénétration n’est que de 5% au Nigeria, 15% en Indonésie et 20% en Inde.
On observe aussi de nombreux rachats ou prises de participation de gros acteurs sur des plus petits. Le Français Neoen vient d’être acquis par le Canadien Brookfield, l’Allemand Encavis par le fonds américain KKR et la compagnie pétrolière norvégienne Equinor a pris une participation de 10% dans le Danois Orsted.
Nous surpondérons le secteur des producteurs d’électricité. Bien que surachetées à court terme, les sociétés américaines sont particulièrement intéressantes avec la réindustrialisation et les Big Tech. Nous achetons les titres suivants sur le moyen terme : Constellation Energy, Vistra, American Electric Power, Nextera et Dominion Energy. Un ETF Utilities US nous semble le plus efficient avec l’iShares US Utilities. Les autres valeurs attrayantes dans ce thème sont GE Vernova, Carrier Global. Pour jouer le retour du nucléaire, nous privilégions 2 ETF (producteurs et équipementiers): Vaneck Uranium and Nuclear et Global X Uranium. L’Europe est également intéressante. Nous achetons Iberdrola, Enel, Orsted, Solaria, Scatec et le pendant européen de GE Vernova, Siemens Energy.
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