Depuis l’aube de l’humanité, les gens ont pris l’habitude de tout jeter dans l’eau. En fait, ce sont l’eau et le feu qui épurent. Les cours d’eau, les caniveaux dans les villes, les égouts, sont de vraies poubelles. Tout ce que l’on y jette finit par descendre à la mer, et cela y descend d’autant plus facilement que les matières sont légères. C’est le cas des plastiques, que l’on retrouve en quantité phénoménale partout dans les océans.



Pourquoi vous dis-je tout cela ? Parce que vous êtes à bord de La grande bleue, l’émission qui vogue au gré des océans pour vous parler d’environnement. Durant vingt épisodes de quinze minutes, je pars à la rencontre de passionnés, de défenseurs et de spécialistes de la cause maritime. Avec eux, je parle de pollution et de règlementation ; je reviens sur certaines aberrations ; je mets aussi le cap sur des initiatives locales.



Comme vous l’aurez compris, dans ce premier numéro, je m’intéresse aux pollutions plastiques. Elles sont répandues dans les océans. Sur les plus de cinq mille milliards de particules que constitue la pollution marine, presque deux cent soixante-dix mille tonnes sont des particules plastiques. Portées par les courants, elles passent d’un continent à l'autre. Elles n’épargnent aucun fond marin, aucune côte.



Pour expliquer le fléau, je m’en remets à Isabelle Poitou, directrice de l’association Mer Terre. Avec cette scientifique, docteur en aménagement de l’urbanisme et spécialiste des déchets en milieu aquatique, je retrace le parcours des plastiques. Je fais l’état des lieux de cette pollution ; je reviens sur ses conséquences ; j’aborde la question de la biodégradabilité ; j’évoque les dernières dispositions législatives. Je suis Sébastien Chauveau. Je serai votre serviteur pour tous les épisodes de cette émission.