Lecture par l'autrice & rencontre animée par Sylvie Tanette

Fauvel a perdu un œil suite à un tir de LBD. Elle accepte de garder la chienne du père d’une de ses amies dans une maison isolée à la campagne. Hannah n’est pas un chien comme les autres, c’est le clone d’une première Hannah, qui trône empaillée au milieu du salon. Elle suscite les peurs et les reproches muets du village, à mesure qu’on découvre au matin des animaux massacrés, et qu’elle-même rentre parfois ensanglantée.
Cette situation est le point de départ d’un récit de traque et de cauchemar délicatement progressif. Au fil d’une pseudo-enquête hallucinée, le roman explore les notions de domination, d’animalité et de violence. À travers la proximité, voire l’amalgame entre animaux et humains, Aliène questionne la nature de ce qui est caché, la vie animale, et surtout l’instinct de peur. Tel est le véritable fil du récit, rarement traité avec autant de nuance et de force.

« Ainsi il existe encore des lieux sur ce continent et dans ce pays qui est malencontreusement le mien, dans la mesure où cent fois préférable aurait été de naître apatride ou de ne pas naître du tout, il existe encore des lieux qui ressemblent à l’image idéale que l’on s’en fait. »
Phœbe Hadjimarkos Clarke, Aliène.

À lire – Phoebe Hadjimarkos Clarke, Aliène, éd. du sous-sol, 2024.