Ce qui peut s’écrire trente ans après le genocide des Tutsis du Rwanda

Entretien mené par Valérie Marin La Meslée

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors âgée de 15 ans, et sa mère ont eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse. Plus de quinze ans après les faits, Beata Umubyeyi Mairesse entre en contact avec l’équipe de la BBC qui a filmé et photographié le convoi. Commence alors une enquête acharnée pour tenter de recomposer les événements auprès des témoins encore vivants.

Tous les ans, Dorcy Rugamba revient à Kigali dans la maison de sa famille. Mais pendant des années, ce retour a été impossible, car c’est dans cette maison que sa famille a été tuée. Par ce récit, Dorcy Rugamba voulait se tenir au plus près des victimes, explorer leurs vies et le monde d’avant, dire qui elles étaient et ce qu’elles représentaient aux yeux des leurs. C’est le sens de tout son travail, de comédien, de dramaturge, de metteur en scène, d’écrivain : rendre aux victimes un nom, un visage, une humanité singulière.

À lire – Beata Umubyeyi Mairesse, Le convoi, Flammarion, 2024 ; Culbuter le malheur, Mémoire d’encrier, 2024 – Dorcy Rugamba, Hewa Rwanda, J.C. Lattès, 2024.