Abel Danan, jeune réalisateur a signé avec La Damnée son premier long-métrage en 2024, un film qui mêle le fantastique à une exploration psychologique intense. Mais avant de se lancer dans cette aventure cinématographique, il a nourri sa passion pour le cinéma à travers des influences multiples, notamment le cinéma asiatique, et une philosophie de création qui encourage les jeunes réalisateurs à oser, à rêver et à ne pas craindre le regard des autres.

Dans une interview accordée à David Marmier pour la Radio du cinéma, Abel Danan évoque ses inspirations, ses débuts dans le monde du cinéma et les valeurs qu’il souhaite transmettre à travers son travail. Ce n’est pas seulement un réalisateur, mais aussi un passionné de cinéma qui, à travers son parcours, cherche à sensibiliser et encourager ceux qui aspirent à raconter des histoires à l'écran.

Un Parcours Cinématographique Fasciné par l’Asie

Lorsqu'il parle de ses influences, Abel Danan ne cache pas sa fascination pour le cinéma asiatique. Dans l’interview, il évoque plusieurs films qui ont profondément marqué sa vision du cinéma, à commencer par Ran (1985) de Akira Kurosawa, une adaptation du Roi Lear de Shakespeare, mais transposée dans le Japon féodal. Pour Abel, ce film est un modèle de beauté visuelle, un film qui "reste le plus beau qu’il m’ait été donné de voir". Il souligne également l'importance de la musique, citant Furyo (1983), encore un film japonais avec David Bowie et une bande-son signée Ryuichi Sakamoto, comme une autre source d'inspiration majeure pour lui.

Ce goût prononcé pour le cinéma japonais, particulièrement pour ses compositions visuelles et musicales, se reflète dans son travail de réalisateur. La Damnée, bien que très différente de ces classiques asiatiques, révèle des touches d’un cinéma raffiné et une attention particulière à la bande-son, un aspect essentiel qu’il a toujours jugé fondamental dans l’élaboration d’une œuvre cinématographique. L'influence de Kurosawa et de la manière dont il traite les relations humaines, les conflits internes et les dilemmes familiaux semble avoir marqué profondément Abel Danan dans son approche des personnages.

Le Cinéma Comme Outil de Rêve et de Résilience

Au-delà de ses influences cinématographiques, Abel Danan tient à souligner l'importance du cinéma comme un moyen d’expression et de résistance. Il adresse un message inspirant à tous les jeunes tentés par de cinéma. Selon lui, il est crucial de continuer à rêver, à s’investir et à persévérer, même dans les moments d'incertitude. "Si vous aimez le cinéma ou si vous avez envie d’en faire, n'ayez pas peur du regard des autres", déclare-t-il, encourageant ainsi les jeunes à se lancer, à ne pas se laisser dissuader par les difficultés.

Cette philosophie se retrouve dans son propre parcours, où il a dû surmonter des obstacles pour réaliser son rêve. La création de La Damnée, son premier long-métrage, est l'aboutissement d'années de travail acharné et de détermination. En se lançant dans un projet aussi ambitieux, Abel Danan a non seulement voulu raconter une histoire personnelle et captivante, mais aussi faire entendre un message universel de persévérance et de courage. Ce n’est pas simplement un film de genre, mais aussi une œuvre qui invite à la réflexion et au dépassement de soi.

Le Premier Long-Métrage : Un Pari Réussi

Avec La Damnée, Abel Danan signe un film audacieux qui explore des thèmes forts, comme la souffrance psychologique, l’agoraphobie et les relations familiales complexes. Mais ce film est aussi une invitation à se confronter à ses propres peurs, et à trouver des réponses dans les recoins les plus sombres de l’esprit humain. La Damnée ne se contente pas d’être un film de genre ; c’est une œuvre qui pousse à réfléchir sur la condition humaine et qui ouvre un dialogue sur des sujets souvent perçus comme tabous.

Sa présentation en compétition officielle au Festival international du film fantastique de Gérardmer 2024 est une reconnaissance pour ce jeune réalisateur, qui a su convaincre par sa vision unique. De même, sa sélection dans la section « Hommage au cinéma marocain » au Festival du film francophone d’Angoulême prouve qu'Abel Danan a su se faire une place parmi les jeunes réalisateurs de talent. Et puis on le sais, la valeur n'attend pas le nombre des damnées..