Finalement, 51e long métrage de Claude Lelouch, est bien plus qu'une simple œuvre cinématographique. C'est une fable musicale, un hommage à la vie elle-même, que Lelouch décrit comme le plus grand scénariste. Aux côtés de Kad Merad, qui incarne avec brio un personnage en quête de liberté, le réalisateur nous entraîne dans un voyage intime et profond, guidé par ses années d’observation du genre humain.

"La vie est le meilleur des scénaristes"

Lors de notre entretien, Claude Lelouch a partagé son approche unique du cinéma, expliquant que la vie, avec ses imprévus et ses personnages inattendus, l’a toujours inspiré. Il confie que tout dans ses films est issu de ses propres rencontres et observations. « J’ai passé ma vie à observer le genre humain, qui me fascine. Tous les personnages de mes films, je les ai croisés, tous les dialogues, je les ai entendus. »
Cette conviction s’est cristallisée dans Finalement, où il propose une synthèse de ses réflexions sur l’existence. Lelouch y aborde des thèmes aussi variés que la disparition volontaire, une notion qu’il voit comme une certaine forme de liberté. « J’ai souvent eu envie de disparaître et de recommencer. On se lasse de tout, même du luxe », avoue-t-il, tout en reconnaissant que cette liberté est aujourd’hui plus difficile à atteindre dans un monde hyperconnecté.

Kad Merad : L'acteur libre dans l'univers Lelouch

Kad Merad, qui incarne le personnage central du film, s'est dit ébloui par la liberté que lui a offert Lelouch. « C’est vertigineux de travailler avec un metteur en scène comme Claude. Il vous laisse tellement d’espace pour improviser, pour être vraiment vous-même à l’écran ».
Mais cette liberté est savamment encadrée par le réalisateur, qui agit comme un chef d'orchestre. « Avec Claude, il ne faut pas trop réfléchir. Il vous guide subtilement, et cette spontanéité apporte une vérité unique au film », explique l'acteur. Cette méthode, à la fois déstabilisante et enrichissante, a permis à Kad Merad de se surpasser dans son rôle, apportant une profondeur inédite à son personnage. Claude Lelouch ne tarit pas d'éloges : « Kad a été un interprète extraordinaire, il a tout de suite compris la force de ce personnage qui aspire à la liberté. »

Une œuvre portée par la musique et l'émotion

Comme toujours chez Claude Lelouch, la musique occupe une place centrale. Dans Finalement, c'est Ibrahim Maalouf qui a apporté cette dimension musicale si chère au réalisateur. « La musique parle à notre cœur, tandis que le scénario parle à notre cerveau », souligne le réalisateur. « Faire rire ou pleurer, c’est bien, mais filer la chair de poule, c’est l’aristocratie dans notre métier. »
Kad Merad, qui joue de la trompette dans le film (doublé par Maalouf), a ressenti cette alchimie entre la musique et l’émotion : « C’est cette liberté qu’on ressent face à un réalisateur qui vous fait confiance, qui vous pousse à aller plus loin, à dépasser vos propres limites. »

"Finalement" : Un bilan ou un nouveau départ ?

Malgré le titre Finalement, qui pourrait sonner comme un bilan, Claude Lelouch ne semble pas prêt à tirer sa révérence. « J’ai commencé ce film en me disant que ce serait peut-être le dernier, mais finalement, il m’a donné envie de faire le prochain », confie-t-il avec un sourire malicieux.
Ce 51e film est un condensé de tout ce que Lelouch a appris au cours de sa carrière : un mélange d'improvisation, de liberté et de passion pour l'humain. Le message qu’il transmet, à travers ce film et son œuvre en général, est simple mais puissant : "La vie est formidable, il ne faut pas la rater."

Finalement est une œuvre lumineuse, qui réconcilie le spectateur avec la complexité de l'existence. À travers les performances brillantes de Kad Merad et la vision singulière de Claude Lelouch, ce film rappelle que la vie, avec ses hauts et ses bas, mérite d’être vécue pleinement. 

Dans la partition de Claude Lelouch, chaque comédien, même dans une apparition furtive apporte sa note indispensable, et quel casting ! Elsa Zylberstein, Michel Boujenah, Sandrine Bonnaire, Barbara Pravi, Françoise Gillard, Marianne Denicourt, Françoise Fabian, François Morel, Raphaël Mezrahi, Clémentine Célarié, Lionel Abelanski, Dominique Pinon, Julie Ferrier, Victor Meutelet, François Bureloup, Marie-Hélène Lentini, Sylvie Loeillet, Ibrahim Maalouf, et un caméo de Didier Barbelivien, auteur des textes des chansons.