MontélimarDamien Challéat  président de l'association organisatrice du Festival "De l’écrit à l’écran" nous confie son enthousiasme pour le 7e art et la pédagogie à travers des échanges passionnants sur la manière dont le cinéma se vit et se partage dans et hors des salles obscures.

L’enseignement comme passerelle vers le cinéma

Professeur d’histoire, Damien Challéat n’est pas seulement un amoureux du cinéma, il est aussi un acteur engagé de sa transmission. En tant que professeur de cinéma, il initie ses élèves à la création de films, les rendant ainsi non seulement spectateurs mais aussi créateurs. Il évoque d’ailleurs avec une certaine fierté les films réalisés avec ses élèves, certains ayant même été projetés lors du festival. Cette dimension pédagogique est au cœur de son engagement : "C’est en créant ensemble que les élèves apprennent à aimer le cinéma", dit-il.

Un hommage inspiré à Romy Schneider

En 2024, l’affiche du festival arbore fièrement le visage de Romy Schneider, une figure iconique du cinéma français. Si certains pourraient y voir une touche de nostalgie, Damien Challéat préfère parler d’inspiration. "Des personnalités comme Romy Schneider continuent de nous inspirer. C’est une figure protectrice, un modèle de ce que nous aimerions poursuivre : la transmission au-delà des frontières et des époques." Une manière de souligner la mission du festival, qui se veut résolument tourné vers le dialogue et l’ouverture.

Le Festival de Montélimar : Une proximité unique avec le public

Alors que de nombreux festivals se déroulent chaque semaine en France, celui de Montélimar se distingue par son ADN unique. Damien Challéat insiste sur deux aspects fondamentaux : la programmation dédiée aux scolaires et la proximité entre les artistes et le public. "Chaque année, nous accueillons entre 11 000 et 12 000 scolaires sur cinq jours. Montélimar devient une véritable cité du cinéma où chaque élève est invité à découvrir des œuvres pensées pour eux", explique-t-il. Cette approche pédagogique s’inscrit dans une volonté de créer des rencontres authentiques. "Nous ne voulons pas placer les artistes sur des piédestaux, mais créer des dialogues intimes, des moments de partage sincères entre eux et le public."

Un festival accessible et ambitieux

Dans un monde où certains festivals peuvent sembler inaccessibles, Montélimar propose une alternative chaleureuse. "Nous cherchons des artistes qui ont du sens par rapport aux messages que nous voulons porter". En 2024, la liste des invités reflète cette exigence : Vincent Lindon, Michel Hazanavicius, Sandrine Kiberlain, Alexandra Lamy et même une visio-conférence avec Ken Loach pour les élèves. "Nous voulons des personnalités capables de transmettre un message fort et de créer des émotions qui nous rassemblent", insiste-t-il.

Attirer la jeune génération : un défi relevé

Alors que la génération actuelle est souvent perçue comme déconnectée des films longs, préférant consommer du contenu en ligne de quelques secondes, le Festival de Montélimar réussit pourtant à attirer un public jeune. "Cela passe d’abord par les enseignants", confie Damien Challéat. "Nous travaillons main dans la main avec eux, et avec le temps, nous avons réussi à établir une relation de confiance. Les élèves d’hier sont les adultes d’aujourd’hui, certains reviennent en tant que bénévoles." 

Un festival en pleine croissance

Avec une programmation de plus en plus ambitieuse et des têtes d’affiche prestigieuses, le Festival de Montélimar ne cesse de croître. Mais pour Damien Challéat, l’essentiel reste le même : offrir un espace où le cinéma se vit dans la proximité et l’authenticité. "Nous voulons créer des rencontres qui marquent et qui résonnent bien au-delà des salles", conclut-il.