Jean-Yves Roubin, producteur belge reconnu et fondateur de Frakas Production, a su s'imposer dans le paysage cinématographique international. Avec des films marquants comme Grave et Titane de Julia Ducournau (Palme d’Or à Cannes en 2021), Inexorable de Fabrice Du Welz, et même Les Blagues de Toto, il incarne une diversification volontaire dans la production cinématographique belge. Lors du Festival International du Film de Comédie de Liège, il a partagé sa vision du cinéma en Belgique, ses défis et les ambitions de sa société au micro de Manuel Houssais pour La radio du cinéma.

Une ligne éditoriale au croisement des genres

Frakas Production, créée en 2007, s’est dés le départ spécialisée dans les films de genre, de l’horreur à la science-fiction en passant par le thriller. Parmi ses succès figurent Grave et Titane, deux films porteurs d’une identité forte et encensés par la critique. Cependant, la société prône une diversification des productions.

Jean-Yves Roubin explique : « Nous aimons accompagner des auteurs sur la durée. » Cela se traduit par une collaboration étroite avec des réalisateurs comme Fabrice Du Welz ou Marta Bergman, et par une ouverture à des films plus légers ou grand public, à l’image des Blagues de Toto. Cette souplesse illustre la volonté de toucher divers publics tout en préservant une forte empreinte auteuriste.

Le cinéma belge : une reconnaissance internationale et un public local à conquérir

En 2024, le cinéma belge affiche une santé remarquable à l’international. Comme le souligne Jean-Yves Roubin, les productions belges francophones jouissent d’une excellente réception dans les festivals internationaux et se vendent bien à l’étranger. Des œuvres comme La nuit se traîne de Michiel Blanchart ou Adoration de Fabrice Du Welz participent à cette reconnaissance mondiale.

Pour autant, le public belge reste difficile à séduire. « Les films francophones ne sont pas vus ou très peu vus par le public belge », regrette Jean-Yves Roubin. Ce paradoxe témoigne d’un défi structurel persistant : malgré un cinéma qui évolue et se diversifie, le public local semble encore attaché à une vision restrictive, héritée de l’époque où les frères Dardenne dominaient la scène avec leurs drames sociaux comme Rosetta.

Aujourd’hui, une nouvelle génération de réalisateurs belges, tels que Michiel Blanchart ou Giordano Gederlini, explore des genres plus mainstream, rapprochant leur cinéma des spectateurs. Cette mutation ouvre de nouvelles perspectives pour le cinéma belge, tant sur le plan artistique qu’économique.

Une approche humaine et stratégique de la production

La méthode de Jean-Yves Roubin repose sur deux piliers : le coup de cœur artistique et une lecture économique rigoureuse. « Il faut toujours réfléchir à un public et lire un scénario en fonction de son potentiel économique », explique-t-il, rappelant que le cinéma est aussi une industrie.

Cependant, il insiste sur l’importance des relations humaines dans ce processus. « Produire un film, c’est une aventure qui peut durer plusieurs années. Il faut que la collaboration entre le réalisateur et le producteur repose sur une véritable connexion. » Cette philosophie permet à Frakas Production de construire des partenariats solides et durables avec des réalisateurs comme Julia Ducournau ou Emma Benestan.

Frakas Production : un modèle pour le cinéma belge

En 2024, Frakas Prod continue de produire et de coproduire des œuvres ambitieuses, tout en participant activement à des projets internationaux. La société illustre la capacité du cinéma belge à se renouveler, à s’exporter et à repousser les limites des genres.

Malgré les défis liés à l’audience locale, des initiatives comme celles de Jean-Yves Roubin renforcent la position du cinéma belge sur la scène mondiale. Pour découvrir les projets de Frakas Production et en savoir plus sur leurs collaborations, rendez-vous sur leur site officiel.



Avec des figures comme Jean-Yves Roubin, le cinéma belge ne se contente pas de survivre : il innove, s’adapte et continue de surprendre.