Synopsis

Depuis plusieurs années, Henri et Nora partagent une relation aussi passionnelle que professionnelle. Elle met en scène des pièces de théâtre, et il les interprète. Leur équilibre est bouleversé lorsque Henri décroche son premier rôle au cinéma, délaissant leur collaboration habituelle. Ce changement déclenche des tensions qui mettent leur couple à rude épreuve. Dans ce premier long-métrage, Victor Rodenbach questionne : peut-on continuer à s’aimer sans fusionner totalement ?

Un premier long-métrage pour Victor Rodenbach

Après avoir été remarqué comme scénariste sur des séries telles que Dix pour cent et Platane, Victor Rodenbach se lance ici dans la réalisation. Ce premier film s’inscrit dans la tradition délicate de la comédie sentimentale. Victor Rodenbach explore les dilemmes d’un couple à la croisée de leurs ambitions personnelles et de leur vie commune, avec en toile de fond les univers du théâtre et du cinéma.

Henri, interprété par William Lebghil, et Nora, jouée par Vimala Pons, incarnent un couple de trentenaires profondément liés. Mais leur complicité vacille lorsque Henri quitte l’Est de la France pour tenter sa chance à Paris. Tandis qu’il s’essaie au cinéma, Nora continue à monter une pièce. Ce décalage met en lumière les fragilités d’une relation basée sur une étroite collaboration artistique et amoureuse.

Une exploration subtile de l’amour et de la création

Sous des airs de comédie romantique légère, Le Beau Rôle aborde des thématiques profondes. Le film interroge sur les compromis nécessaires à une relation de longue durée et sur les changements que chaque individu traverse au fil du temps. Loin des clichés habituels, Victor Rodenbach montre les blessures que provoquent l’éloignement, sans sombrer dans des solutions simplistes ou des ruptures soudaines.

Le théâtre, symbole de constance et d’engagement, est confronté au cinéma, souvent perçu comme éphémère et figé. Ces deux mondes reflètent les tensions entre Henri et Nora : lui cherche à évoluer, tandis qu’elle semble attachée à leurs habitudes.

William Lebghil et Vimala Pons : un duo complice

Le film repose en grande partie sur l’alchimie entre William Lebghil et Vimala Pons. William Lebghil, après des rôles marquants comme dans La vie de ma mère (2024), impressionne ici par sa capacité à transmettre des émotions nuancées. Face à lui, Vimala Pons brille par son interprétation de Nora, une metteuse en scène passionnée et vulnérable.

Leur complicité crève l’écran. Les dialogues, sobres, renforcent l’authenticité de leur relation. Dans les scènes muettes, les regards et les gestes suffisent à transmettre la profondeur de leur connexion, ou au contraire, les fêlures qui s’installent.

Des influences multiples et assumées

Victor Rodenbach revendique l’influence des comédies américaines des années 1930 et 1940, ainsi que de réalisateurs comme Woody Allen ou Noah Baumbach. Toutefois, Le Beau Rôle se démarque par une sensibilité particulière et une approche moderne du couple.

Le réalisateur propose également une originalité visuelle : les pensées intimes des personnages apparaissent parfois à l’écran, traduisant leur proximité émotionnelle ou leur éloignement. Ces ajouts renforcent la dimension introspective du film et illustrent la communication silencieuse entre les deux protagonistes.

Un titre significatif

Le choix du titre Le Beau Rôle reflète plusieurs dimensions de l’histoire. Pour Henri, il s’agit littéralement du rôle qu’il cherche à obtenir au cinéma, mais aussi de la place qu’il occupe dans son couple. De manière plus générale, le titre évoque les compromis et les ajustements que chacun fait pour apparaître sous son meilleur jour dans une relation, au risque de créer des tensions ou des malentendus.

Une comédie douce et intelligente

Le Beau Rôle sort au cinéma le 18 décembre 2024 mais il s'agit plus d'une réflexion sur l’amour qu'une simple comédies romantiques de Noël. Le film capte la richesse des relations humaines et explore les contradictions inhérentes à tout couple : le besoin de liberté et celui de partage, la passion et la routine.

Avec ce premier long-métrage, Victor Rodenbach livre une œuvre sincère, portée par les performances remarquables de William Lebghil et Vimala Pons. Attendu en salle le 18 décembre, ce film pourrait séduire par son authenticité et son regard subtil sur les défis de l’amour et de la création.