Au micro de David Marmier pour la radio du cinéma, Samuel Le Bihan dévoile un parcours atypique marqué par la persévérance et la passion. De ses débuts modestes en tant qu'artiste de rue aux planches de la Comédie-Française, en passant par des rôles marquants au cinéma puis à la télévision, son histoire est un récit d'audace et d'engagement, tant sur scène que dans la vie.

Un Départ Hors des Sentiers Battus

Samuel Le Bihan ne se destinait pas initialement à une carrière dans le cinéma. "Je voulais être peintre", confie-t-il, une passion qui l'a conduit à tenter d'intégrer les Beaux-Arts sans succès. C'est finalement à travers des rencontres avec des artistes de théâtre de rue qu'il se découvre une vocation pour le jeu. Ses performances, entre mime et cracheur de feu, lui forgent une confiance qui sera déterminante pour son admission à l'école de la Rue Blanche (ENSATT), où il bénéficie d'une bourse, témoignant de son origine modeste.

Après un passage remarqué au Conservatoire, il accède à la prestigieuse Comédie-Française, symbole de légitimité aux yeux de ses proches. "Quand on vous voit jouer les grands textes, vos parents commencent à croire en votre choix", explique-t-il.

Une Carrière Cinématographique Propulsée par des Grands Noms

Les débuts de Samuel Le Bihan au cinéma sont marqués par des collaborations avec des réalisateurs de renom tels que Régis Wargnier, Bertrand Tavernier et Alain Corneau. Malgré un début tardif dans le milieu à l'âge de 28 ans, ses expériences le propulsent rapidement sur le devant de la scène, avec Le Pacte des loups en 2001. "Le succès, c'est un mensonge", dit-il. "Ce qui compte, c'est de rester un homme authentique, courageux, fidèle à ses valeurs."

Cette ascension lui permet de vivre un luxe artistique rare : travailler sur des films d'auteur et explorer des personnages complexes sans l'impératif commercial du box-office. Toutefois, il confie la difficulté de concilier cette passion avec la pression du succès : "On vous étiquette comme une valeur marchande, et on oublie parfois l'essence même de l'art."

Engagements Personnels

Loin des projecteurs, Samuel Le Bihan mène un double combat. Père d'un enfant autiste, il cofonde une plateforme de soutien aux familles touchées par l'autisme, attirant l'attention de l'État qui en fait un modèle de service public, Autisme Info Service. Parallèlement, son souci pour l'environnement le conduit à créer l'association earthwake, dédiée à la valorisation des déchets plastiques dans les pays émergents.

"Nous avons envoyé des équipements jusqu'au pied de l'Everest pour montrer qu'il est possible de transformer le plastique en ressources utiles", raconte-t-il. Ces initiatives sont soutenues par une société qu'il a fondée, combinant innovation technologique et ingénierie pour proposer des solutions de recyclage chimique avancées.

"Seul" : Un Hymne au Courage et à la Résilience

Dans le téléfilm Seul (France 2), Samuel Le Bihan incarne Yves Parlier, le skipper qui, lors du Vendée Globe 2000-2001, a surmonté l'adversité après avoir cassé son mât. "Ce film n'est pas sur la voile, mais sur le courage humain et la capacité de dépassement de soi", précise-t-il. C'est une histoire de ténacité et de résilience qui, selon lui, inspire à aller au-delà de ses limites. "C'est ce type de personnage qui donne envie de se dépasser", conclut-il.

Samuel Le Bihan nous offre un portrait touchant d'un artiste accompli, équilibrant sa carrière cinématographique et ses engagements personnels. Un témoignage vibrant qui rappelle que la force intérieure et le courage sont souvent la clé de la réussite et de l'authenticité.

PHOTO: David Marmier pour la radio du cinéma