Rencontre avec Nina MacLaughlin à l'occasion de la parution de la traduction française de son recueil de nouvelles, Sirène debout, Ovide rechanté, aux éditions La Volte. La traduction de la rencontre est faite par Cécilia Lopez.


« Ça, c’est le taureau en train de violer Europe [...].

Ça, c’est l’aigle avant qu’il agresse Astérie, l’arrachant à la terre de ses griffes.

Ça, c’est Léda broyée sous un cygne. »


Tout porterait à croire que Sirène, debout est un pied de nez fait aux Métamorphoses. Or, rien ne serait plus erroné. De son livre fétiche l’autrice tire un recueil de textes hybrides et polypho- niques où Antiquité et monde contemporain se confondent et se confrontent dans un hommage vivant et actuel au récit d’Ovide.Les récits, renversement du point de vue des Métamorphoses au profit des personnages prédatés, s’affranchissent du regard masculin et dominant qui structure la manière dont le texte d’Ovide a été raconté, interprété et représenté.En imaginant un chœur incarné de victimes coléreuses et com- batives, racontant sans détours les oppressions subies, Nina MacLaughlin met à nu les mécanismes de la violence indisso- ciables des problématiques de genre et de classe. De son verbe oral et farouche, sorte d’héritage d’un nature writing, elle éclaire d’une lumière nouvelle un texte fondateur de notre patrimoine mondial, et l’enrichit.Vous connaissez tous et toutes une Daphné, une Arachné, une Écho, un Penthée. Vous les croisez tous les jours, au bureau, dans le métro, au supermarché, en soirée. Un livre décentré, cathartique et jouissif. Enfin !



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