C'était il y a 12 ans, le 19 mars 2012. L'islamiste Mohammed Merah ouvrait le feu devant l'école juive de Toulouse Ozar Hatorah, tuant Jonathan Sandler, un enseignant, et ses deux fils Gabriel et Arié âgés de 3 et 6 ans. Il s'en prend également à une fillette de 8 ans, Myriam Monsonego. La communauté juive rendra hommage ce soir à ces victimes de l'islamisme. Une cérémonie qui se déroule dans un contexte très tendu en raison de la guerre à Gaza, mais aussi en raison d'un antisémitisme de plus en plus virulent en France et un peu partout en Europe.
En 2023, le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France a recensé 1 676 actes antisémites. Il y en avait 436 en 2022, soit une augmentation de 1000%. L'antisémitisme en France devient un sujet politique central. Et pourtant, rares sont les hommes politiques à avoir le courage de l'affronter. Ces dernières semaines ont encore apporté leur lot d'actes et de propos antisémites.
Le 12 mars à Paris, des militants pro-palestiniens ont interdit à une étudiante de confession juive l'accès à un amphithéâtre de Sciences Po où était organisée une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine". Quelques jours avant, Judith Butler, la philosophe du wokisme, apportait son soutien aux islamistes du Hamas en déclarant, je cite : "Le soulèvement du 7 octobre était un acte de résistance armée. Ce n’est pas une attaque terroriste, ce n’est pas une attaque antisémite : c’était une attaque contre les Israéliens."
Et la semaine dernière, à l'Université Jean Jaurès de Toulouse, un agent administratif a posté un tweet en faveur d'un boycott administratif académique d'Israël.
Leo Bilfeld est Président de l'UEJF Toulouse. Il se bat contre l'antisémitisme du quotidien dont sont victimes les Juifs et plus particulièrement les étudiants dans certaines universités. Il nous dit ce que dévoile l'expulsion d'une étudiante juive d'un amphithéâtre de Sciences Po.