Préparer chaque conversation du Beau Bizarre est comme arriver dans une pièce sombre et inconnue et petit à petit, l’œil s’habitue à l'obscurité à mesure que la préparation avance. A mesure que mon intuition m'amène à sélectionner tel ou tel extrait sonore à faire entendre et commenter avec l'invité.e du jour. Quelques fois la lumière se fait timide au moment de la rencontre et parfois un grand soleil brille d'émotion. Et à ma grande surprise, cela a été le cas pour ma rencontre du jour !
Mon invitée a grandi au Lavoir moderne parisien dans le quartier populaire de la goutte d'or à Paris. Petit théâtre fondé par ses parents, où les langues du monde entier sonnaient une partition cosmopolite quotidienne. Un lieu qui ouvrait grand ses bras, aux marginalités joyeuses. La création côtoyait les cérémonies des habitants du quartier. Artistes, intellectuels, écrivains, poètes et réfugiés peuplaient ce lieu vivant et atypique. Un cadre artistique et émotionnel puissant pour Apolonia Sokol, pour qui la création devenait une vocation évidente. Après ses premières gammes en peinture avec les peintres résidents du théâtre familial, elle part à 13 ans suivre des cours de modèle vivant à Copenhague. A 16 ans, Düsseldorf l’attire pour la peinture allemande. A 19 ans, elle entre aux Beaux-Arts de Lyon qu'elle quitte très vite mais plus tard, ce sont les Beaux-arts de Paris qu'elle intègre. Elle traverse l'atlantique pour faire un grand tour dans les ateliers de Dan Colen et d'Henry Taylor mais elle finit par revenir à Paris pour de bon, avant que le confinement n'eut raison d'elle et elle décide de postuler à la Villa Médicis à Rome dont elle devient pensionnaire pour l'année 2020-2021. Elle ne conçoit pas son art de manière isolé, sa pratique est intimement nourrie de sa relation à d'autres artistes et personnes qui composent précieusement sa cosmogonie. Elle fait partie des artistes exposés actuellement à la collection Lambert en Avignon, dans le cadre de Viva Villa; mais c'est dans son appartement parisien que j'ai eu le plaisir de la rencontrer; non sans une certaine émotion !
Apolonia Sokol est mon invitée du jour, avec les voix de Sam Stourdzé, Victorine Grataloup, Vava Dudu, Suela Cennet et la mémoire convoquée d'Alice Neel.
Le site de Viva Villa : https://www.vivavilla.info/
Le site de la Galerie The Pill : https://thepill.co/
La rétrospective d’Alice Neel au centre Pompidou : https://www.centrepompidou.fr/fr/magazine/article/alice-neel-un-regard-engage

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