Le Congrès des Maires de France, qui s’achève aujourd’hui à Paris, est en ébullition face à un projet de budget qu’ils accusent de menacer l’investissement et les services publics. Patrice Bessac, successeur à Montreuil de Dominique Voynet, appelle carrément à couper le cordon ombilical avec l’Etat qui tient les maires par l’arbitraire de décisions changeantes, technocratiques et brutales. Les communes doivent retrouver une marge de manœuvres qui leur est propre avec la possibilité de lever l’impôt. De son côté, Jean-Pierre Opplert montre que la relation dégradée  entre l’Etat central et les maires ne date pas d’Emmanuel Macron. Le FPIC (Fonds de Péréquation Intercommunal FPIC) instauré en 2011 par Nicolas Sarkozy, le gel de la DGF (Dotation globale de fonctionnement) décidé par François Baroin en 2011 puis son effondrement sous François Hollande avaient déjà fragilisé une institution emblématique de notre modèle démocratique. La loi NOTRe accentua ce sentiment d'hostilité du pouvoir central envers les communes rurales. Le seuil des 15000 habitants pour qu'une communauté de communes soit viable créa un monstre technocratique ingérable. En nord Côte d'Or, par exemple, une Communauté de communes rurales compte plus de 70 communes, avec autant de représentants appelés à siéger et à délibérer sur des compétences déléguées par l'Etat ! Dans ce contexte, la suppression de la taxe d'habitation apparaît comme un coup de grâce pour l'échelon communal.