Je ressens un profond malaise face à ce genre d’article qui suggère de prendre des probiotiques à chaque jour, pendant des mois, dans l’espoir de perdre, tout au plus, quoi… quelques livres? Et tout ça pour la modique somme de 355 à 688$ selon le plan proposé. Et de suggérer en plus que les probiotiques pourraient être une « approche alternative » au médicament Ozempic, utilisé à tort et à travers en ce moment… je trouve tout ça très malaisant. Pour clarifier, les probiotiques ont de véritables utilisations cliniques, quoique très limitées. Par exemple, il m’arrive d’en recommander pour de la diarrhée associée à une prise d’antibiotiques, un usage qui est appuyé par des données scientifiques multiples et indépendantes. Mais même là, je recommande le supplément le moins cher, pour la plus courte durée possible (1 à 2 semaines maximum). Alors qu’ici, l’article cite essentiellement un pamphlet promotionnel de l’industrie des probiotiques, qui cite lui-même des études plus ou moins convaincantes de cette même industrie. Est-ce que les effets sur le poids sont réels? J’en doute, mais à la limite, peut-être. Mais même si c’était le cas, l’impact serait visiblement très faible, voire négligeable. D’ailleurs, vu que l’article parle d’Ozempic, j’en profite pour mentionner que même ce médicament, parfois décrit comme « révolutionnaire », permettrait une perte de poids de moins de 10% en moyenne (et ce, dans les études cliniques, donc dans des conditions difficiles à reproduire dans la vraie vie), avec en contrepartie des effets secondaires importants. On est loin d’un produit miraculeux, ou d’une approche intéressante pour la population en général. Les discussions sur le poids corporel doivent faire preuve de beaucoup de nuances, car le sujet a été fortement polarisé dans les dernières années. C’est important d’avoir l’espace pour discuter d’approches médicales pertinentes. Mais par contre, je suis persuadé que continuer à recommander des produits « amaigrissants » ou « coupe-faim » ne fera que renforcer les mythes et préjugés qui existent dans ce domaine. Dernier point : en médecine et en pharmacie, on discute beaucoup, depuis plusieurs années, de la surmédicalisation et de la surprescription. Autrement dit, prescrire moins, et prescrire mieux. Évidemment, il y a beaucoup de travail à faire de ce côté. La même logique devrait s’appliquer pour les produits naturels… mais je ne peux pas m’empêcher de constater que leurs promoteurs ont trop souvent l’attitude inverse.
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Publié le par Olivier Bernard
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