Henry Kissinger, qui avait fêté son centième anniversaire le 27 mai dernier, vient de mourir. Conseiller à la sécurité nationale puis secrétaire d'État, c'est-à-dire ministre des affaires étrangères, sous les présidences de Richard Nixon et Gerald Ford, l'homme est aujourd'hui encore très controversé.


Certains observateurs soulignent le rôle positif que, selon eux, il a joué dans les affaires du monde. En effet, ses concitoyens, et une partie de la communauté internationale, lui ont été reconnaissants d'avoir mis fin, en 1973, à l'interminable guerre du Vietmam.


Une action qui lui avait d'ailleurs valu le prix Nobel de la paix. Sa diplomatie pragmatique, faite de petits pas et d'inlassables négociations, mit encore un terme à la guerre du Kippour, en 1973, qui opposait Israël à ses voisins arabes.


Ses partisans attribuent encore à Henry Kissinger la relance des négociations portant sur le désarmement nucléaire, entre les États-Unis et l'URSS, et l'amorce d'un dialogue constructif entre les Chinois et les Américains, couronné, en 1972, par le voyage historique du Président Nixon en Chine.


Mais cette "realpolitik", que d'aucuns qualifient de tortueuse, a également soulevé de vives critiques. Certains rappellent en effet que, à la fin de la guerre du Vietnam, Kissinger aurait été favorable au bombardement du Cambodge, pays neutre dans lequel le Viet-cong, la guérilla communiste opposée aux Américains, aurait créé des bases.


Selon certaines sources, ces bombardements auraient provoqué la mort de plusieurs dizaines de milliers de civils. Ses détracteurs reprochent aussi à Kissinger son implication dans le renversement, en partie fomenté par la CIA, du régime du Président Allende au Chili.


Des considérations géopolitiques, et la peur de l'avènement du communisme en Amérique latine, chasse gardée des États-Unis, expliqueraient aussi le soutien apporté à la dictature militaire du général Pinochet par un Kissinger indiquant à la presse qu'il n'y avait aucune raison d'assister sans rien faire à la mise en place d'un régime ayant, selon lui, des sympathies pour le communisme.


Ce soutien supposé au régime militaire chilien causera d'ailleurs quelques ennuis judiciaires à Henry Kissinger.



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