Principal ministre de Louis XIII à partir de 1624, le cardinal de Richelieu eut pour principal souci de restaurer l'autorité de l'État. C'est dans le cadre de cette politique qu'il ordonna, à partir de 1626, de démanteler de très nombreux châteaux-forts.


La déclaration de Nantes


Richelieu n'est pas le premier à prévoir la destruction de certaines forteresses. Depuis le Moyen-Âge, cette pratique, très courante, sanctionnait la défaite d'un vassal face à son suzerain.


Par ailleurs, les États-Généraux de 1614 avaient déjà préconisé d'abattre les murailles de nombreux châteaux. Mais, par la déclaration de Nantes, que le Roi approuve le 31 juillet 1626, le cardinal-ministre prend une mesure générale.


En effet, il prescrit la destruction de tous les châteaux ne présentant pas d'utilité pour la défense du pays. Les forteresses situées sur les frontières ne sont donc pas concernées par la déclaration de Nantes.


On estime qu'au total Richelieu fit abattre environ 2.000 châteaux-forts.


Les raisons du cardinal


Richelieu avait plusieurs raisons pour agir de la sorte. La première était la volonté d'affirmer l'autorité du Roi, et donc de l'État, face aux entreprises de grands seigneurs souvent révoltés contre elle.


Or, ces nobles se servaient de leurs châteaux comme refuges et points d'appui pour contrôler des régions entières. En démantelant leurs forteresses, Richelieu réussit également à amoindrir la puissance des protestants, qu'il considérait également comme une menace pour le pouvoir royal.


Mais la destruction des châteaux obéit aussi à des motifs matériels. En effet, l'entretien de ces forteresses, notamment dans les places royales, coûtait cher. En effet, il fallait payer la garnison et prévoir de fréquents travaux de réparation.


De telles dépenses paraissaient d'autant plus inutiles que ces châteaux médiévaux ne répondaient plus aux exigences de la guerre moderne.


Enfin, Richelieu pouvait s'appuyer sur les doléances des populations. Pour elles aussi, l'entretien des châteaux était très dispendieux. Par ailleurs, les États de province, ceux de Bretagne notamment, réclamaient depuis longtemps la destruction de certains châteaux.


Ce souci d'économie et de rationalisation de la défense du Royaume a sans doute autant d'importance, dans l'esprit de Richelieu, que celui de l'affirmation de l'autorité royale.



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