Entre 1845 et 1851, beaucoup d'Irlandais meurent littéralement de faim. Une maladie de la pomme de terre provoque en effet ce que les historiens ont appelé la Grande famine.


Une culture exclusive


Du fait notamment du partage des terres entre tous les fils, quand il s'agit d'une famille catholique, beaucoup d'exploitations agricoles ont une faible superficie. Aussi la plupart des paysans irlandais ont-ils adopté la culture de la pomme de terre. Ce tubercule demande en effet peu de place et il est très nourrissant.


Cette culture est également encouragée par les propriétaires de la terre, les agriculteurs irlandais étant surtout des métayers. En effet, ces "landlords", qui vivent souvent en Angleterre, favorisent l'élevage sur leurs domaines, laissant peu de place aux cultures.


La pomme de terre s'est très bien adaptée à la nature de la terre et au climat irlandais. Chaque années, 10 millions de tonnes sont récoltées. Et 3 millions de personnes font de ce tubercule leur aliment principal.


Un million de morts


Sans doute transporté par des navires en provenance d'Amérique du Nord, le mildiou, un champignon parasitaire, commence à s'attaquer aux récoltes de pommes de terre en septembre 1845.


Un tiers de la production est détruit. Les récoltes des années suivantes, et notamment celles de 1846, 1848 et 1849, sont également très faibles. Cette maladie n'étant pas connue à l'époque, les causes de la catastrophe ne sont pas identifiées.


Les autorités se contentent de préconiser des mesures dérisoires, comme la ventilation des récoltes. Le bilan humain est épouvantable : un million de personnes périssent. C'est la faim qui entraîne la mort des deux tiers d'entre eux, les autres succombant au typhus, au choléra ou à la tuberculose.


À ces victimes, il faut ajouter les deux millions d'Irlandais qui fuient le pays. Fidèle au "laissez faire", le gouvernement anglais refuse d'intervenir directement, de peur de fausser les lois du marché.


Le Premier ministre se borne à acheter secrètement du maïs américain. En pleine famine, l'Irlande continue d'exporter des denrées alimentaires. Peuplé de 8,5 millions d'habitants en 1845, le pays n'en a plus que 4,4 millions en 1911.



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