Noir c’est la couleur de presque toutes les personnes de couleurs pour les blancs et des personnes à la peau foncée pour les personnes de couleurs. Noir c’est "il paraît" la couleur du négatif, de la nuit, des ténèbres, du deuil, on a du mal à y voir des nuances que ce soit en art ou en politique. Pourtant on peut y voir une forme de commencement, Cheddar Man, l'ancêtre des Britanniques, vieux de 10.000 ans avait la peau noire, c’est le résultats des recherches qu’on fait les chercheureuses du National History muséum.
Noir, c’est plutôt une couleur dégenrée et unisexe mais surtout celle de : LA LUTTE ! LA RÉVOLTE ! Vu en manif : « Stop le blantriarcat ». On kiffe !
En tant que féministe on est les bêtes noires des reac qui eux ont souvent une caisse de la même couleur planquée dans un paradis fiscal. Hum de quelle couleur est la colère déjà, quand elle prend des allures de fureur ?!
Des mots de minuit de Baïny, Magali et Mathilde
Une nuit.
Des Femmes.
Désaliénation coloniale de Meryem
Je suis marocaine, née à Casablanca dans une famille de classe moyenne. J'ai appris le français dans ma prime enfance.
La langue façonne notre pensée, elle est vecteur de culture. Je me suis alors pensée en occidentale toute ma vie et ai adopté le prisme colonial français. J'ai donc grandi dans le mépris de ma culture et ma langue natale marocaine. Au point d'en arriver à penser et rêver en français. Je n'ai d'ailleurs pas transmis ma langue maternelle à mes enfants. Je ne voyais pas en quoi cela pouvait être une richesse pour elleux.
Quand je suis arrivée en France, je ne pouvais pas imaginer que je pouvais être racisée, je ne m'étais jamais perçue, autrement qu'en femme blanche. Je me refusais à fréquenter des marocain.e.s, pour plein de raisons que je m'étais inventées mais c'est surtout parce que je croyais au discours politico-médiatique raciste les (nous) concernant. Je souhaitais surtout sans doute m'en dissocier.
Alors, les petites agressions racistes venant de proches et moins proches, que je raconte dans cette capsule sonore, je ne les comprenais pas comme telles.
Il m'aura fallu accepter de regarder la question du racisme par d'autres lucarnes, celle de l'histoire du colonialisme. Et enfin, tout a pris sens très récemment, quand j'ai rencontré Leïla et Nora, deux merveilleuses femmes françaises nées de parents d'origine nord africaine pour enfin saisir l'étendue de mon décalage avec moi-même, mon racisme intégré.