Pendant longtemps, devenir chanteuse s’apparente à un rêve trop ordinaire et illusoire, voire même un peu ridicule. Alors, Sakou se tient à distance de ses aspirations. Elle s’autorise quelques reprises et s’accompagne au piano ou à la guitare, seule, chez elle. Elle se concentre sur ses études en sciences politiques et journalisme : des projets concrets, rassurants, stables. Une fois diplômée, elle se fait rattraper par ses ambitions enfouies. Direction le Jazzstudio d’Anvers en 2018, où Sakou se met à écrire ses premières propres chansons.
Tant bien que mal, elle tente de mettre son syndrome de l’imposteur de côté en affrontant ses premières scènes dans des milieux parfois ingrats (des soirées à thèmes dans des restaurants aux fêtes d’entreprises). Elle gagne en confiance, se familiarise avec le live et commence à assumer son envie de faire de la musique. Elle se lance dans la neo soul et le R&B avant de rejoindre un projet de rap français sur des prods drill. Rien de tout ça ne lui correspond. Elle se dit que pour les autres artistes, trouver leur direction semble bien plus simple, presque inné. Pour elle, ce n’est pas le cas. La Bruxelloise doit chercher, se tromper, recommencer.
Il y a deux ans, Sakou se met à écrire en français. Elle élargit son univers et s'affranchit des styles musicaux. Une résidence en France aux côtés de Leo Fifty Five et d’April lui permet d’affiner encore plus ses envies. Elle présente aujourd’hui son premier single “Bb dis moi”, une proposition qu’elle souhaite la plus honnête et personnelle possible. Le contraste entre la profondeur des textes et la vitalité de la musique vous fait visiter plusieurs extrêmes en même temps avec harmonie. Ce qui est sûr, c’est qu’une fois écouté, il sera dans votre tête à jamais.