Zaza a 88 ans, est une femme retraitée et surtout pétillante comme on en voit peu. Son parcours, son expérience, sa vision de la vie m’ont grandement donné envie de les partager avec vous. Cette introduction sera plus longue que les autres car j’estime qu’il est important de parler d’histoire avant de parler de demain.

Zaza fait partie de ces témoins d’une période sombre de notre histoire et il est important de garder une trace. De se servir de la sagesse et du vécu de nos aînés pour ne pas réitérer les erreurs et avancer vers une meilleure société. Utopiste me direz-vous ? Ceux qui ne font rien sont priés de laisser tranquilles ceux qui y croient et qui essaient. C’est aussi ça Les Pieds dans Demain, savoir regarder en arrière pour mieux comprendre notre présent et orienter du mieux que l’on peut notre futur. Le monde d’après ne peut pas être qu’une réaction au monde d’avant.

Une femme qui a connu la guerre étant petite ne peut être que pleine de bons conseils quant à demain afin que cela ne se reproduise pas. Car, elle, l’enfer, elle l’a déjà vécu.

Née à Levallois-Perret en mars 1932, bretonne dans le sang, « petite fille de guerre » comme elle se surnomme, Zaza avait 7 ans quand la guerre a été déclarée en 1939. Elle a perdu son père 1 mois après la mobilisation. En tant qu’enfant, vivant à Paris, elle s’est adaptée à la vie de l’époque. Quand je lui ai demandé ce qui l’avait le plus marqué pendant cette période, elle m’a répondu du tac au tac : « le froid : j’ai eu plus froid que faim. Et, petite, je me suis toujours demandé pourquoi c’était pendant les guerres que l’on avait aussi froid. »

Elle voulait être architecte mais a fait le choix d’être toujours là pour sa mère et de s’en occuper toute sa vie du fait de l’absence de son père. Elle a donc bifurqué vers des études de commerce. Elle a commencé à travailler à 16 ans comme sténo-dactylographe. De nature vendeuse, on lui a toujours dit qu’elle pourrait même vendre sa mère et elle répondait à chaque fois : « ça se voit que vous ne la connaissez pas ! ». Elle a fait une carrière dans le commerce international et a beaucoup voyagé (Québec, Yémen, Japon, Inde, Chine…). Elle a refusé de faire des enfants car elle ne se sentait pas capable d’élever un enfant, mener une carrière professionnelle et gérer sa mère. Elle a une grande passion pour l’Asie et vous comprendrez pourquoi dans l’épisode.

Enfin, cerise sur le gâteau d’une vie déjà bien remplie, elle a géré une librairie de cinéma quelques années avant sa retraite.

Depuis sa retraite, elle fait du bénévolat pour s’occuper des enfants des autres et apprendre à lire et parler aux migrants. En parallèle, elle a décidé de visiter la France, son pays, qu’elle n’estime pas encore assez bien connaître. Elle vit à Marly le Roi dans les Yvelines (78).

Sa hantise ? le fauteuil roulant et le déambulateur. Alors, elle fait tout pour s’entretenir afin de ne « pas trop mal vieillir »

Vous allez voir, son entrée en matière est tranchée mais cela fait du bien d’avoir des personnes capables d’assumer leurs idées et convictions. J’espère que vous aimerez autant que moi cette discussion convaincue saupoudrée d’espièglerie et de malice.

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Notes :

sténodactylographe (pour celles et ceux nés après 1980 😉) : « l'art d'écrire aussi vite que la parole », relie sténographie et dactylographie. La sténo est un moyen de prendre des notes aussi rapidement que lorsqu'une personne parle. Il ne s’agit pas seulement d’abréviations : l'orthographe est oubliée en faveur de la phonétique, les lettres sont remplacées par des signes.