Guy Woueté a placé les pratiques artistiques bien au-delà de leur dimension formelle. Pour lui, elles constituent des relations au monde et aux vivants, capables de dépasser la simple production d’objets pour transformer les imaginaires. Elles peuvent être utilisées comme des outils de décolonisation dès lors qu’elles permettent de reconfigurer des récits imposés et d’ouvrir des espaces de rencontre, d’écoute et de dialogue entre des contextes et des individus différents. Dans son enseignement à l’École de Recherche Graphique, il ne se fatigue pas de rappeler l’importance d’accompagner et d’« encapaciter » les étudiants, en tenant compte de la diversité de leurs parcours, de leurs réalités et de leurs aspirations. À ses yeux, le processus pédagogique a ainsi offert à chaque étudiant la possibilité de devenir acteur ou actrice de sa propre formation, de se forger une vision globale de sa pratique, et de développer une relation critique et créative avec les institutions comme avec le monde qui les entoure. Comme il l’a dit lui-même, c’est dans cet espace de co-construction et de responsabilisation que la décolonisation des imaginaires peut véritablement s’opérer.