Ceci est un conte de la série Contes et Mythes d'un Jeune Homme Romantique à retrouver sur Le Son du Désir. Pour cela il faudra vous abonner !
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Celle de l’hôtel Amour
Les hôtels portent souvent des noms trompeurs. Quiconque se rend au Palace de Montmartre constatera sans peine que cet établissement n’a non seulement rien de luxueux, mais qu’il ne se situe pas non plus dans le quartier qu’il évoque. L’hôtel Première Classe, lui ; au contraire de ce qu’il annonce, donne vraiment dans la seconde zone. Mention spéciale au New Hotel qui affiche une enseigne qui prône la modernité tandis que sa décoration est restée visiblement inchangée depuis les années 1960. L’Hôtel de la Tour Eiffel n’est pas planté au pied de l’édifice qu’il s’approprie. Le Royal Wagram, la Villa des Princes, l’Hôtel Trianon de Vincennes… ceux-là semblent s’être inventés un passé plus glorieux, une histoire plus noble que démentent leurs modestes intérieurs très ordinaires . Aussi, aurait t on pu croire que l’Hôtel Amour pouvait appartenir à cette famille de marchands de sommeil bonimenteurs. Mais pour y avoir passé de nombreux après-midis, je peux affirmer qu’il n’en est rien. A l'hotel Amour, on y baise, et fort agréablement . .
J’avais découvert son petit bâtiment niché dans une ruelle du 9e arrondissements de Paris à la faveur d’une promenade en solitaire. Le néon de l’enseigne éclairant sa façade avait attiré l’objectif de mon appareil photo, et je m’étais promis d’y pénétrer un jour, en agréable compagnie. J’avais ensuite publié la photo que j’avais prise sur mon compte Instagram. Quand l’une de mes anciennes amoureuses avait posté quasiment la même , j’y avais vu un signe. C’était avec elle que je me devais de découvrir l’une des chambres de cet hôtel. L’endroit m’intriguait : il me fallait saisir au plus vite l’occasion de resserrer un contact quelque peu distendu, de renouer plus sérieusement les liens épisodiques que j’entretenais au téléphone avec Amalia une demoiselle au tempérament dangereusement inflammable. Je m’étais souvenu que la date de son anniversaire arrivait bientôt, je lui proposai donc de le célébrer ensemble. Il n’existait pas de lieu plus approprié que Le restaurant de l’Hôtel Amour pour cela . . Après bien des atermoiements, ma fougueuse camarade accepta de m’y rejoindre et nous nous revîmes enfin.
Je ne l’avais pas vue depuis près de trois ans. Pendant tout ce temps, j’avais cru la croiser des dizaines de fois dans la rue, trompé par l’allure d’autres femmes qui, je le croyais, lui ressemblaient. Elle s’était invitée très souvent dans mes rêves et mêmes dans quelques cauchemars. Dans quoique ce soit que j’entreprenais elle était là. De même, dans bien des jouissances que j’avais connues , seul ou accompagné, Amalia n’avait cessé d’être à mes côtés. Quand je pensais à elle, me revenait invariablement cette phrase : « tu me fais encore plus ké-blo que ma Nintendo ».Il s’agissait des paroles d’une chanson écrite par un de nos amis communs. Cela résumait parfaitement ce que je ressentais pour elle : elle me faisait perdre la tête.
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