Le mardi 20 mai 1980. Au terme de 35 jours d'une campagne référendaire houleuse et déchirante, les urnes rendent leur verdict. À la question de 114 mots posée par le gouvernement de René Lévesque, 59,56 % des électeurs inscrits ont décidé de répondre «non», envoyant du coup à «la prochaine fois» la perspective souverainiste alimentée par le Parti québécois.

Pour les tenants du «oui», qui dans les dernières semaines ont cru à l'avènement d'un pays, les résultats de cette consultation populaire se vivent dans les larmes, un nouveau né parfois dans les bras. Leurs opposants vont savourer pour leur part la victoire dans la modération, trop conscients sans doute que l'exercice démocratique qui vient de se jouer ne va pas laisser la province indemne.
L'ancienne directrice du cabinet de René Lévesque et proche collaboratrice de l'ex-premier ministre, Martine Tremblay revient sur ce jour où le Québec s'est trouvé à la croisée des chemins, en replongeant dans un texte signé Lise Bissonnette.