La glottophobie, ou discrimination linguistique, est une forme de xénophobie qui passe par le mépris d’une manière de parler, c’est-à-dire une langue de naissance, un accent, ou encore un type de vocabulaire. A peine ont-elles ouvert la bouche, les personnes victimes de glottophobie sont traitées différemment, mises dans des catégories et jugées.


L’étude de la discrimination linguistique date des années 1980. Les chercheurs pointent les difficultés que peuvent par exemple rencontrer aux Etats-Unis certains travailleurs dont l’Anglais n’est pas la langue natale. Parfois, la discrimination est encore plus violente, comme en Chine où les minorités sont obligées d’abandonner leur langue. 


En 2016, le chercheur en sociolinguistique Philippe Blanchet invente le terme “glottophobie” pour désigner ces discriminations. En France, elles sont renforcées par l’existence de dizaines d’accents : alsacien, ch'ti, du sud, mais aussi banlieusard. Ces accents font partie de l’identité des habitants d’un lieu. Pourtant, ils sont souvent rejetés. La glottophobie serait l’un des principaux critères de refus d’embauche.


Les accents et façons de parler identifient les personnes : "celle-ci semble étrangère", "celle là doit venir la campagne", "celui ci n’a pas l’air très éduqué"… A la télé ou à la radio française, on entend un accent parisien, et c’est celui qui est valorisé. C’est aussi le cas au Royaume Uni où 28% de la population considère avoir été déjà discriminée à cause d’un accent régional.


En France, les accents les plus discriminés seraient ceux du nord. Mais ceux du sud ne sont pas en reste. En 2018, lorsque Jean-Luc Mélenchon se moque de l’accent du sud-ouest d’une journaliste, une député LREM, Laetitia Avia, imagine une proposition de loi pour que la glottophobie soit reconnue comme une discrimination. L’idée sera finalement abandonnée.




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