Les conditions dans lesquelles les missions humanitaires sont réalisées – guerre, famine, épidémie – ne permettent pas systématiquement la prise en charge du patient dans les conditions que l’on peut retrouver dans les pays du Nord économique. Alors peut-on et doit-on soigner tout le monde de la même manière ? L’urgence médicale des zones d’intervention permet-elle parfois d’aller plus vite à l’essentiel et d’être plus efficace ? Ou au contraire, favorise-t-elle l’erreur d’appréciation ?


Par ailleurs, les singularités culturelles des régions du monde où ces missions de soin ont lieu jouent-elles un rôle ? Le contexte peut-il parfois inconsciemment favoriser des prises de décision basées sur des a priori, qu’ils soient politiques, culturels ou religieux ? Où et comment placer le curseur pour

créer la juste relation soignant/patient ? Qu’il s’agisse des pays vivant une crise politique ou sanitaire ou bien de pays dits riches, la question de l’accès universel au soin se pose donc. En France comme aux Etats-Unis, cette question du même soin adressé à tou.te.s a trouvé un écho singulier. L’affaire de la liste des médecins noirs à l’été 2020 et l’enquête du Centers for Diseases Control and Prevention (CDC) sur le taux de mortalité plus élevé des bébés noirs aux Etats-Unis à la même époque ont suscité la polémique mais aussi provoqué une réflexion politique. En novembre dernier, le médecin et militant Baptiste Beaulieu se montrait

favorable à l’existence de telles listes sur France Inter. Mais alors faut-il renoncer au concept d’universalité du soin et admettre que l’accès au soin et sa dispense relèvent en fait de l’éthique et de la culture ?


Intervenants : Chantal Gamba (médecin MSF) et Baptiste Beaulieu (France).



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