Découverte de la maison d’édition, ses buts, ses motivations, ses projets. Avec Corentin Daval et Fanny Ozeray.

Transcription

Voix Off :
Les conférences de l'Ouest Hurlant, le festival des cultures de l'imaginaire...

Introduction

Fanny Oz :

  • Bonjour à tous et à toutes merci d'être là aujourd'hui avec nous. Donc nous sommes au festival L'Ouest Hurlant et c'est la première rencontre de la journée, avec un petit déjeuner et la rencontre avec les éditions de l'Inframonde. Donc mon collègue Corentin va venir s'ajouter aux invités dans quelques minutes. Ça m'a l'air assez compromis parce qu'en fait il a déjà été interrompu trois fois dans son chemin là-bas donc je pense que dans une demi-heure il sera là facile. Mais c'est pas grave, moi je suis en mesure de d'enchaîner toute seule ; je vais juste prendre mes petites notes qui étaient mon petit fil conducteur pour ce matin. Déjà merci d'être là c'est top !
  • Donc nous dans l'idée on voulait présenter notre maison d'édition, qui est une maison d'édition scientifique dédiée à l'imaginaire. C'est un projet qui est en cours de création donc on a notre structure pour l'instant. On est sous mode associatifs avec la volonté, à terme, d'être sous une forme coopérative parce que on tient beaucoup aux valeurs ESS : Economie Sociale et Solidaire. Donc c'est un type d'entrepreneuriat qui permet de se baser, sur des sur des logiques de coopération. Et donc, à terme, nous ce qu'on voudrait c'est être une SCOP ou une SCIC. Donc c'est des « gros mots », voilà. Ce sont des types d'entreprises où ce sont les salariés, les employés qui ont le capital de l'entreprise en question, pour faire simple. En plus, pour être honnête, moi je suis pas tout à fait spécialisée dans l'ESS à l'origine c'est Corentin qui a suivi une formation dans ce domaine là, donc c'est lui qui a plus la casquette technique de ce côté là.

Le projet et le Laboratoire des Imaginaires

Fanny :

  • Le projet de l'Inframonde, c'est un projet qui est né suite aux études en édition de Corentin et avec le laboratoire des imaginaires. Le laboratoire des imaginaires c'est une association étudiante rattachée à Rennes 2 qui porte le festival avec l'Ordre Sifonique et donc c'est une association qui est dédiée à la recherche dans les cultures de l'imaginaire parce que c'est un peu le la dernière roue du carrosse en recherche à l'université. Déjà, c'est des sciences humaines et sociales, donc c'est franchement pas ce qui est mis en valeur à l'université. En plus c'est souvent rattaché à la littérature donc bon on arrive vraiment en bas de la liste et puis dans la littérature il y a encore de la hiérarchie ; tout ce qui est imaginaire c'est tout en bas donc vraiment c'est la galère, quoi.
  • Et cette asso elle est née des volontés de plusieurs étudiants qui étaient niveau master à l'époque, de proposer des choses chouettes, d'avoir des colloques sérieux, d'avoir de l'édition d'acte de colloques, des revues. On n'est pas les seuls à le faire en France, il y a tout un le mouvement qui va dans cette direction là. Et donc, le laboratoire a été fondé en 2018, il propose des Colloques. Donc il y a eu un colloque sur « espaces imaginés », sur le sur le corps ; il y a eu un colloque sur l'histoire, comment détourner l'histoire dans le dans l'imaginaire. Et donc il y a des colloques, il y a des journées d'études. On publie des actes de ces colloques, on publie une revue qui est en cours d'édition actuellement. Et en fait tout ce travail là, avec Corentin on a eu envie de se professionnaliser. Il y a des choses qui ne relèveraient pas de l'association et donc c'est comme ça qu'on a fondé la maison d'édition. (J'attends Corentin soit là parce que le but c'est quand même qu'il y en ait un qui parle et l'autre qui mange des petits gâteaux mais pour l'instant je me fais complètement avoir je fais le boulot et je peux même pas manger donc j'attends toujours, je guette au loin. J'ai l'impression d'être une femme de marin du coup, mais alors que dalle).

La maison d’édition

Fanny :

  • Du coup on voulait faire de l'édition scientifique, parce que déjà, on voulait faire de l'édition, soyons francs, mais à partir de ce qu'on aimait de ce qu'on avait envie de publier. Et dans ce qu'on avait envie de publier il y avait plusieurs maisons d'édition qui se montaient à Rennes sous un format coopératif aussi, donc en fait ça sert à rien de refaire ce que les autres font et donc on a dû chercher une ligne éditoriale qui nous démarquait. Donc, c'est quand même le cœur de la maison d'édition, c'est la ligne éditoriale : qu'est-ce qui fait notre identité, et en fait ce qui faisait notre particularité ?
  • Avec Corentin c'était notre goût de la recherche, notre expertise aussi dans le domaine du fait de notre travail au laboratoire. Moi à l'époque j'étais bibliothécaire à l'université je faisais l'accompagnement aux doctorants ou aux enseignants dans le cadre de leurs recherches. Donc voilà, professionnellement parlant, j'avais de l'expérience là dedans aussi. Et donc c'est comme ça qu'on a affiné notre ligne éditoriale. Du coup aujourd'hui on va se retrouver avec des projets de manuscrits qui vont allier des universitaires à qui on va proposer un travail un peu de vulgarisation. Donc soit des gens qui sont niveau doctorat, quelques Masters aussi, qu'on fait un très très bon travail universitaire de mémoire ou de thèse et du coup à qui on va proposer de travailler pour rendre ce travail universitaire publiable et disponible au grand public, parce que bon on va pas lire comme ça les ouvrages, une thèse. Quelqu'un de lambda va pas avoir plaisir à la lire, je suis désolée pour celles et ceux qui en ont fait, mais voilà c'est quand même difficile d'accès. Nous notre but c'est de les accompagner pour en faire une réécriture vulgarisée qui sera disponible pour un plus grand public, on n'est pas non plus sur du documentaire, vraiment tout tout public ; on est quand même sur ce qu'on appelle « amateur éclairé » de manière un peu pompeuse, mais ça correspond bien à ce que c'est.
  • Et on a aussi d'autres projets où là, ce sont des auteurs ou des autrices de fiction qui veulent se prêter au jeu de la théorie, de l'analyse, analyse de la SF ou voilà. On a un projet là qui est en train de naître, c'est frustrant parce que j'ai trop envie d'en parler parce que moi je le trouve passionnant mais on n'a rien de signé donc on ne peut pas, mais voilà c'est c'est des gens qui écrivent de la fiction qui ont été amenés à avoir une réflexion théorique sur le milieu de l'imaginaire, en l'occurrence la science-fiction, et qui souhaitent publier. Donc pour l'instant rien n'est validé dans ce cadre là. Et on a aussi des projets de traduction et… Donc un projet de traduction notamment, on est en train de valider les droits qui est en gros pour faire simple SF et marxisme, voilà. [rires] Pour bien poser dès la première année notre identité de gaucho ce sera bon.
  • Dans le cadre de l'Inframonde aussi on fait un podcast et on communique sur la maison d'édition où on développe vraiment étape par étape les grandes étapes de la création d'une maison d'édition : Qu'est-ce que c'est ? A quoi il faut penser ? Qu'est-ce qu'il faut mettre en place pour créer une maison d'édition ? Et ce que c'est que l'édition scientifique, donc si jamais vous êtes curieux du domaine, l'idée c'est que ça soit un peu une boîte à outils, s'il y a des gens que ça intéresse de saisir ce genre de question. Est-ce que vous avez des petites questions, là déjà est-ce que vous voulez qu'on soit un peu en mode discussion ? Il n'y a bien sûr aucune obligation, il y a des petits gâteaux, des petits trucs, faut pas hésiter à se servir.

Présence/absence de publications de fiction au sein de l’Inframonde

Spectateur·ice :

  • Bonjour, du coup donc vous ne publiez pas du tout de fiction mais ça peut être des auteurs de fiction qui font du non-fictionnel sur l'analyse dont tu parlais ?

Fanny :

  • C'est ça, on a un petit pourcentage de fiction notamment pour une collection qu'on est en train de mettre en place. On va dire des sortes de « que sais-je? » de l'imaginaire. C'est pas tout à fait ça, mais on travaille avec un laboratoire de recherches qui a l'habitude de faire des journées d'études sur une thématique et de réunir plein de chercheurs sur cette thématique, là. Et pour le premier bouquin de cette collection, ça sera le voyage dans le temps.Donc le voyage dans le temps vu par, alors il y a un chercheur en sport, un en physique, une en socio, il y a quelqu'un qui est en Info com, littérature et voilà... Ils sont 8 ! C'est hyper diversifié et chacun analyse le concept de voyage dans le temps au prisme de son domaine de recherche et en fait on a voulu préfacer cette collection d'une nouvelle qui reprend les codes de la thématique.
  • Et donc pour ce premier petit "que sais-je ?"... Je me rappelle plus en fait comment on avait dit qu'on les appellerait… C'est pas fixé en fait on est en gros débat avec Corentin, du coup dans nos documents de travail c'est encore entre guillemets "que sais-je". Il va vraiment falloir qu'on trouve un terme parce que on n'a pas le droit de l'utiliser celui-là c'est déjà une collection qui existe. Mais c'est Jean-Laurent Del Socorro qui fait cette nouvelle, et tout un dossier pédagogique en plus d'accompagnement, parce que l'idée c'était qu'il puisse reprendre sa nouvelle pour lui, pour l'exploiter lui dans d'autres contextes. Et donc elle est disponible pour notre recueil d'articles, et elle sera aussi disponible en ligne pour des dossiers pédagogiques pour des enseignants. Et ça traitera donc de voyages dans le temps.

Open Access

Fanny :

  • Ça me permet d'embrayer sur un des aspects qui est vraiment pour le coup caractéristique de ce qu'on veut faire, c'est la science ouverte. En fait c'est l'Open Access. Actuellement il y a vraiment un gros problème au niveau de la publication scientifique dans tous les domaines, alors c'est vraiment très important tout ce qui est sciences dures : biologique, physique; et tout ça. Et c'est même dramatique ce qui se passe puisqu'on a des gros éditeurs scientifiques qui mettent sous clef la connaissance scientifique qui en plus ralentissent la recherche à cause de ça et on parle parfois de recherche qui peuvent sauver des vies donc c'est vraiment vraiment grave. Mais ce problème là, il se situe dans toutes les phases de la recherche scientifique mais aussi dans des domaines de SHS donc Sciences Humaines et Sociales. Et ça peut paraître plus "futile" la recherche en littérature, en sociologie. Mais en fait c'est quand même de la recherche qui devrait être disponible à tout le monde. Et actuellement du coup c'est pas le cas. On a des éditeurs qui gardent le contenu qui a été pourtant écrit par des professeurs d'université, qui sont payés par l'État pour faire leurs recherches.Donc, en soi, c'est pas normal.
  • On a cherché un équilibre entre gagner notre vie, quand même… On est bénévoles sur le festival, sur l'Inframonde, pour le moment mais on fait pas ça que pour l'amour de l'art, il y a un moment où il va falloir gagner, casser la croûte) et en même temps continuer à laisser ça libre d'accès. Et donc, nous notre objectif c'est de rendre accessible le contenu brut du texte. Il sera disponible sur notre site web en HTML tout simple, voilà il y aura juste les titres, les parties ; ça sera pas un texte joliment mis en page. De toute façon légalement on ne peut pas mettre gratuitement notre livre en ligne et vendre la version papier, puisque en France on a la loi sur le prix unique et donc on ne peut pas donner une version numérique si on vend la version papier, voilà. Et puis nous il fallait notre équilibre et donc dans l'idée on laissera le texte en libre accès... Avec le [rires] contenu on va dire "pimpé", par nos soins. Lui sera disponible sous forme de livre.
  • Et on est en train de travailler en collaboration avec une autre maison d'édition rennaise qui fait des de la science humaine et sociale, les Editions du commun qui elle-même travaille… Et donc voilà, avec les Editions du commun avec l'idée d'avoir une plateforme où on pourra consulter ces textes ; c'est une plateforme qui sera payante mais vraiment ça sera pas cher du tout, l'idée c'est juste… ça permettra juste de payer la plateforme l'hébergement et tout. Et ça donnera accès à tous ces textes de SHS (c'est dur à dire) en version anotable téléchargeable vraiment bien mise en page. Mais toujours dans cette idée d'avoir le texte brut en Open Access. Là il y aura voilà, ce petit coût qui permet de payer la plateforme ou sinon après on peut acheter les livres.
  • De toute façon ça s'est vu dans... Pas mal de gens qui ont expérimenté le format c'est à dire de laisser en libre accès le texte et d'avoir des bouquins papier. Ça n'empêche pas les gens d'acheter, toute façon d'avoir accès au texte. Quelqu'un qui veut... Au contraire ! Parce que comme ça tu peux tester, il achète le bouquin. Après l'idée c'est qu'en plus nous on veut faire des beaux livres. Vous avez vu l'affiche du festival, elle est magnifique, on est d'accord. Et en fait celle qui a fait l'affiche du festival c'est notre graphiste. Donc ça vous donne une indication d'à quel point nos couvertures sont trop belles. Et du coup l'idée c'est vraiment d'avoir des beaux livres en plus, on a une maquette en préparation... on est trop fiers avec des notes, ça va être trop beau. Mais j'en dis pas trop, parce que voilà. Je vais donner un peu la parole à Corentin, il y aura peut-être des redites puisqu' il a couru partout jusqu'à maintenant.

Arrivée de Corentin

Corentin Daval :

  • En fait… non, je voulais juste dire que si vous voulez un avant-goût un peu de ce truc là on a amené les actes du colloque qu'on a édité au sein du Laboratoire des Imaginaires (je sais pas si tu leur as parlé du Laboratoire des Imaginaires, d'accord) qu'on a édité dans ce cadre là avec des articles de personnes qui sont présentes dans la salle, d'ailleurs. Et on était parti sur cette maquette de livres carrés qui était pensée comme un outil de travail parce que c'est aussi un outil pour les jeunes chercheurs etc. avec des notes sur le côté, une grosse marge qui permet d'annoter si vous le souhaitez etc., Pour ceux qui considèrent qu'écrire dans un livre c'est pas sacrilège. C'est mon cas. Je considère qui écrire dans un livre c'est pas sacrilège. Voilà. Donc ils sont à l'accueil! C'est pas pour vous en faire acheter, si vous voulez juste regarder l'intérieur vous pouvez ça vous donnera une idée un peu du schmilblick. Qu'est-ce que tu leur as dit pour le moment Fanny ? Tout ! 7 heures de podcast d'enregistré et tu l'auras tout dit en 20 minutes pendant que j'ouvrais la barrière à Pierre Bordage.

Fanny :

  • C'est la faute à Pierre Bordage ! Voyons voir, j'ai évoqué l'origine de l'Inframonde, qu'on voulait travailler en Open Access, faire des beaux livres, les types de livres qu'on voulait faire, qu'on voulait être en ESS.... Ouais, non franchement j'ai peut-être été un peu au pas de course. Non mais par contre, est-ce que vous avez des questions, les uns les autres, les unes les autres ?

Corentin :

  • Si t'es arrivé en retard et que t'as pas entendu, les éditions l'Inframonde c'est une maison d'édition qui souhaite publier des essais des articles.
  • Déjà une question : dans le public est-ce que vous lisez des essais et des articles et notamment dans le domaine de l'imaginaire ? Je serais curieux de voir s'il y a du public pour ça. Parce que nous on n'a jamais fait d'études de marché donc c'est aussi le pari de se dire que ouais… Sur… 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12. Ah la moitié quand même ! Presque la moitié de personnes qui lisent des essais. Et vous arrivez à trouver du contenu spécialisé dans le domaine pour l'universitaire, ou pas du tout ? Je sais notamment... On sait qu'on est en compétition, toute proportion gardée, parce que c'est des gens très sympathique avec qui je me sens plus camarade, avec tout ce qui sera Actu SF, Moutons Électriques, qui produisent déjà de l'essai dans ce domaine là mais qui est plus du domaine de la vulgarisation. On a aussi (comment ça s'appelle ?) Le Bélial'... Les éditions Parallaxe, enfin la collection parallaxe qui est spécialisé dans le domaine. Du coup ouais l'une des premières étapes… Le truc c'est que notre démarche pour l'inframonde elle a vraiment été de l'ordre du coulisse.
  • C'est un peu comme faire un festival culturel de l'imaginaire on s'imagine que on va faire un festival culturel de l'imaginaire et on se retrouve à installer des toilettes sèches, tirer du passe-câble, et voilà faire des trucs qui sont pas du tout de l'ordre de la "culture" mais qui sont nécessaires à son existence. Et pour nous c'était important de faire valoir ça c'est pour ça qu'on a essayé de publier un podcast qui parlait du sujet, qu'on essaie aussi d'apporter un regard sur l'imaginaire qui est théorique. C'est que ça nous semble important qu'il y ait des coulisses du milieu qui soient visibles, qui soient accessibles et pas juste pour nous faire mousser, même si on va pas se mentir c'est un outil de communication, de produire sur son contenu, mais aussi pour que d'autres gens puissent reproduire derrière le processus. Et on ne prétend pas arriver dans un truc où on serait uniques et les premiers à inventer le truc, mais on essaie de trouver des spécificités, par exemple le fait de recruter un comité scientifique.

Comité scientifique

Corentin :

  • Donc, un truc qui est fréquent en édition c'est d'avoir un comité de lecture, ça va être des "lecteurs professionnels" qui vont apporter leur regard sur un texte, valider ou pas son insertion dans la ligne éditoriale de la maison d'édition et puis éventuellement l'accompagner éditorialement après.Nous le "comité de lecture", ce sera nous on fera le travail éditorial, et on cherche en fait à aller chercher des chercheurs, (on cherche à aller chercher des chercheurs [rires]). On démarche des chercheurs en sciences humaines et sociales qui pourraient apporter un regard sur les textes qui nous seraient proposés ou que on déciderait d'aller démarcher et qu'on leur refilerait ensuite.
  • L'idée étant pas tant, même s'il y en aura, d'invalider des propositions que de pouvoir apporter (tout à l'heure Fanny le disait) un regard expert, mais d'experts avec une méthodologie académique etc. Qui est une méthodologie qui est voilà pas un absolu mais qui nous fait partie de notre éditoriale, sur les travaux de d'auteur ou d'autrices ou "d'amateurs éclairés", pour reprendre le terme, qui n'auraient pas une méthodologie académique, mais qui pourraient bénéficier de ce regard là, de ces guidelines qui leur permettrait d'aligner un peu leur texte, même si pas entièrement, sur de l'académique.
  • Et de l'autre côté pour les chercheurs qui viennent mettre leur texte c'est aussi une garantie de légitimité, parce que mine de rien éditer un texte universitaire… J'en vois qui connaissent. Manon qui connaît et qui sait que ça fonctionne comme ça, ça a aussi une valeur politique, presque. Et du coup , il y en a qui éditent dans des maisons d'édition qui sont pas des maisons d'édition académiques mais c'est prendre un risque, c'est c'est ne pas forcément avoir la reconnaissance qui va avec les chercheurs, enfin avec un regard de chercheurs et de pairs; et du coup en proposant un comité de lecture... Enfin, un comité scientifique, déjà ça nous permet nous de rassembler (ils l'ont déjà fait avant mais dans un contexte un peu structurel) les chercheurs dans le domaine. Et en plus ça permet d'apporter un regard notamment pour les jeunes chercheurs qui viendraient nous confier leur thèse, ils savent qu'il y a une forme de légitimité académique derrière ce qu'on propose.

Milieu de l’édition en recherche

Fanny :

  • Ça va permettre aussi lutter contre un truc qui se passe beaucoup actuellement dans le milieu de la recherche, c'est des maisons d'édition complètement requins, qui sont pas des maisons d'édition en fait, qui vont voir des centaines et des centaines de masterants, de doctorants pour dire "ah on a adoré ce que vous faites, on veut vous publier!" Ils leur proposent des contrats qui sont hyper limitants, qui font qu'ils perdent la possession de leur texte. Et c'est des livres qui sont imprimés à la demande. Il y a aucun travail éditorial autour. C'est… actuellement il y a vraiment de plus en plus de ça. Et en plus ce sont des maisons d'édition qui prennent une appellation… donc il y a "les presses européennes" voilà donc... "presses académiques européennes"... Je sais plus le terme exact,mais en fait elle repère juste les soutenances, les thèses validées et ce genre de choses et ils proposent… Le problème c'est que ce sont des presses qui ont très mauvaise réputation puisqu'il y a aucun travail éditorial ou scientifique derrière et que ça dessert beaucoup les jeunes chercheurs et chercheuses qui publieraient là-dedans et ça leur fait perdre le la paternité, maternité de leur texte.
  • Et donc en proposant, en voulant donner un espace de publication possible, alors à QUELQUES chercheurs, chercheuses là-dessus on va pas prétendre pouvoir publier tout le monde qui fait la recherche dans dans les domaines de l'imaginaire mais, ça peut permettre aussi de lutter contre ces mal-pratiques qu'il y a autour de la publication scientifique.

Corentin :

  • Surtout qu'ils s'attaquent pas qu'aux chercheurs, il y a des maisons d'édition qui vont chercher des textes pour leur dire : "Ah on vous a choisi vous, il n'y a pas de problème, par contre signez-nous ce contrat..." Si jamais vous écrivez et qu'on vous demande d'acheter des livres qu'on vous édite, c'est que vous êtes en train de vous faire avoir.
  • L'éditeur... Ça c'est un point dont on n'a pas encore parlé, ça ne relève pas de l'édition scientifique mais, nous on est éditeurs, c'est une position qui est charnière dans le milieu du livre, qui est du coup au cœur de nombreuses critiques légitimes mais dont il est difficile de se passer, autrement qu'en passant par l'auto-édition pour lequel il y a des méthodes de travail qui sont différentes des résultats qui sont différents… notamment pour le scientifique, ça à ses avantages et ses inconvénients. En fait les auteurs chez nous seront rémunérés à 10% de droits d'auteur donc 10% de la valeur de leur livre vendus. Ça veut dire que à la fin de l'année, de préférence plus souvent, que ça, mais pour le moment nous on le fait ça sur nos temps bénévole donc on fera ça quand on pourra, mais à minima la fin de tous les ans : ils reçoivent 10% du prix de tous leurs livres qu'on a vendu. Et le premier réflexe de beaucoup de gens quand ils entendent ça c'est de se dire que 10 % quand c'est toi qui a bossé sur le texte pendant des années c'est pas beaucoup… Et c'est vrai c'est compréhensible comme comme positionnement…

Fanny :

  • Surtout quand c'est la seule source financière en fait pour ces auteurs parce que le temps de production correspond pas à la récupération monétaire qu'il y a derrière.

Corentin :

  • C'est ça. Le truc c'est que sans forcément dire que c'est la solution idéale, nous on essaye aussi de se dire que, bon bah voilà ça veut pas dire qu'on prend 90%, ça veut dire que il y a un pourcentage non négligeable (on parle de 60% facilement) qui vont être envoyés au distributeur-diffuseur. Qu'est la structure qui fait parvenir les livres aux libraires et qui leur vend les livres en tant que représentant commercial. Et du coup dans ces 60%, il y a le pourcentage libraire qui est ce que le libraire prend. Le libraire, il a un fond de commerce à payer, il a des salariés etc. C'est à ça que lui sert son pourcentage. En plus de ça, il y a le prix de l'impression et nous du coup là dedans on se retrouve à peu près à 15%. Un peu moins quand c'est des ouvrages collectifs puisque dans le cas de l'Inframonde, on a fait le choix de donner 15% quand c'est un collectif, que les gens se partagent sur une modalité qui est définie entre eux. Le truc c'est que ces 15% là, pour nous ils nous engagent aussi.
  • On est un éditeur donc on a des obligations vis-à-vis de nos auteurs. On ne laisse pas (et malheureusement en organisant un festival on sait que ça arrive), on laisse pas nos auteurs sans stand éditorial ou faire des dédicaces, ou alors c'est quelque chose de bien défini : on leur dit "écoute là c'est trop loin on sait qu'il y aura 10 personnes au festival on prend pas le risque de payer 90 euros de stand pour ce que ça va nous rapporter." Mais en gros on a des engagements : on doit leur permettre de diffuser leur livre, on doit leur permettre d'en faire la promotion. On doit faire en sorte que ça marche. On leur apporte une reconnaissance et un texte qui a pas de faute parce que on a payé un correcteur qui est... voilà ! C'est des minimum mais nous c'est à ça que ça correspond en fait, ces 10% de droit d'auteur, enfin ces 15% de part éditeur. Et c'est vrai que tous les éditeurs ne partent pas forcément de ce principe là. Ils ont tous beaucoup de livres à traiter. Quand je vois les catalogues de certains de nos collègues… C'est veut pas dire qu'ils s'en occupent mal, loin de là mais voilà, ils sont plus nombreux, ils ont des salariés. Donc voilà le droit d'auteur c'est un vaste sujet dont on va pouvoir discuter... D'ailleurs avec Ketty, si je ne m'abuse demain en détail en table ronde ? Non c'est pas avec toi le droit d'auteur soumis à la question ? Ah oui.

[Réponse inaudible]

Corentin :

  • Ce sera à mon avis un sujet aussi intéressant ! Et il y a une table ronde sur le droit d'auteur demain donc que je modère, mon dieu.

Fanny :

  • Les deux sont en parallèle de mémoire en fait. Il y a d'un côté… (non parce que c'est le même sujet c'est pas grave c'est la première édition, c'est du crash test et on note pour mieux faire l'an prochain). Mais du coup ça voilà ça permet…. Est-ce que vous aviez en tête ce que c'étaient que les étapes de l'édition en imaginaire ou autre d'ailleurs ?Parce que ouais… Bon on parle quand même du coup à "public éclairé", je vais continuer sur ce truc. Alors est-ce que vous avez des questions ?

Place des essais de non-professionnels

Spectateur·ice :

  • Oui, tout à l'heure vous parliez du fait d'éditer des chercheurs et du coup je me demandais si des gens qui sont pas chercheurs et chercheuses, mais qui écrivent des essais et qui par exemple là, publient sur... Pour le contexte… La question de base c'était : est-ce que vous lisez des essais ? Et en fait moi je lis très peu d'essais publiés ou alors c'est des essais qui sont anglophones, mais sinon c'est ce que je lis très communément mes potes sur leur blog mais qui ont des choses qui sont très intéressantes à raconter et qui sont pas chercheurs et chercheuses et donc du coup dans l'idée c'était est-ce que ça c'était une possibilité pour vous d'éditer des gens qui soient pas dans la recherche ?

Fanny :

  • Techniquement ils font de la recherche en fait. On n'a pas pour projet de se limiter aux chercheurs académiques on va dire, qui sont effectivement rattachés à des institutions officielles. On connaît des gens très bien qui sont, qui ont un statut de chercheur ou chercheuse indépendants et donc qui ne sont pas rattachés à une université, mais qui souhaitent se donner le statut. On peut être chercheur indépendant
  • Et même effectivement les potes sur les blogs qui font des analyses… il y a des choses très très bien et hyper qualitatifs et c'est pour ça que dans ce cadre là on appliquerait la même règle de… Pour les académiques, très académiques on leur demandera un travail de vulgarisation pour rendre accessible à un plus grand nombre. Et des personnes qui seraient plus dans un côté "texte pour du grand public" on leur demanderait ce travail d'essayer de rendre ça un peu plus scientifique. Avec des notes de bas de page, faire attention à la citation des sources et tout ça...
  • Ça permettra, en tout cas on l'espère d'avoir une uniformité sur les livres qu'on proposera. D'avoir une égalité de traitement en fait, traiter avec autant de sérieux quelque chose qui a été écrit effectivement par quelqu'un à l'origine sur un blog, que par Monsieur, Madame maîtres de conf à la Sorbonne... j'en sais rien, ou autre université de prestige. Voilà, de traiter également tous les auteurs et les autrices. Et ça m'a évoqué un truc et j'ai oublié ouais c'est pas très important...
  • Et puis oui... Si et souvent, en tout cas parce que moi j'en lis pas mal en version sur des blogs en ligne, il y en a beaucoup en fait qui ont déjà ce travail sérieux de citation des sources. En fait dans le milieu amateur de la recherche, souvent il y a d'ailleurs un travail méthodologique qui est plus important, que je trouve plus important, que chez certains académiques parce que il y a besoin de faire ses preuves ou en tout cas de montrer patte blanche et de dire : "Attention vraiment j'ai fait super bien attention à ma méthodologie. Même si je suis pas expert de mon domaine, je donne un traitement de mon sujet qu'est hyper bien méthodologiquement". Pour avoir de la crédibilité et asseoir ses idées et les diffuser en fait. Ce qui fait que honnêtement si on est amené à travailler avec des personnes, voilà du type "amateur éclairés" sur leur blog et tout… Je pense qu'on aura un travail éditorial scientifique, finalement pas trop important, pas très différent que avec quelqu'un qui est académique de formation, quoi.

Corentin :

  • Non a priori, elle a bien résumé le schmilblick. De toute façon, on est dans un contexte où la théorie est beaucoup partie de l'amateurisme, au départ. Ça a pas été quelque chose d'inclus dans le milieu académique avant longtemps. Donc je pense que de ce côté là on est on aurait tort de se priver de cette manne là de savoir sur le milieu. Si quelqu'un d'autre question n'hésitez pas à lever la main

Financements de la maison d’édition

Spectateur·ice :

  • Tu parlais "sous", du coup vous vous avez trouvé quoi comme financement pour le moment ? Pour commencer à imprimer on paye d'abord avant de récupérer un peu plus...

Corentin :

  • On va faire un financement participatif, mais on attend d'avoir fini les livres, parce que… Notre expérience avec les actes de colloques, nous a appris que c'était bien d'avoir déjà fini avant de s'y mettre. Et comme on a eu un festival à préparer on a pris un peu de retard ! Ouais on diversifiera aussi… Alors déjà on va chercher des subventions. Sur la première année ça va être compliqué mais on va essayer, il y a quelques subventions en ce moment etc.
  • Mais bon comme on est pas dans un contexte où la culture associative est vachement valorisée, je sais pas si vous avez noté… On est, voilà… c'est moins facile que ça ne pouvait être il y a quelques années. Pour info, il y a quelques années la région Bretagne fournissait 15 000 euros puis 14 000 puis 7 000 sur 3 ans pour garantir un salariat dans une association, c'est plus le cas aujourd'hui. Après l'avantage du milieu du livre en Bretagne, qui est un avantage qui va s'amenuiser aussi à mesure des politiques publiques et du nombre de maisons d'édition qui se lancent inévitablement, c'est qu'il y a des subventions au catalogue. Donc, on leur dit "On va publier tant de bouquins cette année. Ces bouquins c'est ça". Et tant qu'on prouve qu'on a une action sur le milieu du travail en rémunérant nos auteurs, en embauchant des maquettistes, des correcteurs etc., et ben il nous financent. Par contre ils ne prennent pas en compte les... Comment dire ?... Les frais internes, donc un salarié ça n'est pas subventionné, mais un freelance si. On en fait ce qu'on veut mais euh... Voilà ! Après ils sont très gentils, à la région, ils ont pas beaucoup de moyens non plus donc je vais pas leur jeter trop la pierre. Mais un petit peu quand même, parce que c'est quand même un choix politique. Tu voulais parler de la diversification de notre activité.

Fanny :

  • Oui parce qu'en fait les maisons d'édition, alors c'est pas le cas de toutes. Quand elles sont bien installées, leur équilibre financier est toujours instable, mais je pense qu'ils ont moins besoin de diversifier. Nous on a décidé... On va dire de proposer notre expertise à des collectivités, en l'occurrence. On verra si après on se tourne vers des entreprises ça va être peut-être, ça se fera au petit bonheur de rencontres… Mais par exemple on a obtenu une résidence d'éditeur. C'est une première en France. C'est Livres et lecture en Bretagne et Normandie livres et lecture qui s'associent pour faire ça. Et donc voilà c'est une bourse qui nous permet d'avoir de l'argent, du temps pour travailler sur des ouvrages contre des animations, des activités. Donc on va animer des temps de rencontre avec des professionnels du livre, des bibliothécaires, des libraires, d'autres éditeurs pour parler d'imaginaire. Nous c'est surtout pour pour diffuser des connaissances sur les spécificités de l'imaginaire qu'on a été recrutés et sur, un peu sur l'édition scientifique… Mais c'était plus la dimension imaginaire et sur notre approche marketing avec le podcast aussi, qui a beaucoup plu. Et donc faire des ateliers de podcast. Et donc à travers ce boulot là, on est rémunérés et en fait la rémunération tombe dans dans l'Inframonde et nous permet voilà d'assurer la première impression.
  • Et on a choisi, voilà d'avoir ce ce triangle financier on va dire pour pour trouver notre équilibre : à la fois la rémunération liée à la vente des livres, ensuite les subventions, parce que c'est une réalité c'est en France il y aurait pas des subventions on n'aurait pas autant de maisons d'édition ça c'est sûr, et le troisième pôle ce sera le... je sais pas comment on peut appeler ça, mais voilà tout ce qui est animation de temps…

Corentin :

  • Le truc c'est que c'est une manne financière et c'est aussi un engagement pour nous de faire rentrer l'édition.... Tu as une expression que j'aime beaucoup là-dessus c'est : "faire rentrer les métiers du livre (et l'édition notamment) dans la cité", et j'aime bien cette formulation là parce que c'est l'idée. Éditeur c'est un peu un métier "tour d'ivoire", faut pas se mentir. Un truc un peu élitiste… Et puis souvent les gens ne savent pas c'est secret c'est très hermétique. Là l'idée c'est vraiment de faire éclater le truc. De permettre un peu l'accès à, savoir comment ça marche l'édition à tous, et en faisant des ateliers, en étant présent comme ça auprès de collectivités.
  • On a aussi un projet d'exposition sonore avec des petites capsules de podcast où les gens pourraient venir écouter des petits bouts, donc on récupère des podcasts des Mécaniques du livre qui est un podcast des Éditions du Commun. J'ai réalisé la première saison en service civique. On récupère d'autres trucs un peu partout, en voyant avec qui fait du podcast sur le livre qui serait ok. Et puis on prend des petits bouts de thématiques, on les met à la suite des uns des autres et les gens peuvent venir écouter. Là j'ai envie qu'on parle du droit d'auteur, donc différentes approches du droit d'auteur en fonction de la personne etc. Et c'est un moyen de se faire des sous tout en permettant d'apporter un regard sur le milieu et de l'offrir aux gens aussi quoi.
  • Et c'est le dernier truc c'est que d'avoir lancé un peu (enfin je sais pas c'est le dernier) mais d'avoir lancé un podcast l'optique c'était aussi, un peu comme l'a fait Actu SF, de se positionner, pas seulement à terme comme éditeur sans doute, mais un peu comme média. Parce que bon bah Les chroniques de l'Inframonde, ça parle de notre lancement donc inévitablement dans l'idéal ça aura une fin qui sera le moment où on sera lancé. A ce moment là on pourra commencer bien sûr à faire des podcasts un peu market/vulgarisation. Où on viendra parler de nos ouvrages à paraître. Mais ce serait bien que ça se limite pas à ça et on pourra ouvrir à d'autres gens, oui d'autres champs, peut-être travailler avec Anticipation qui avait l'air d'être d'être hypés à l'idée de faire un podcast donc pourquoi pas des choses dans le genre. Voilà essentiellement je sais pas si tu as quelque chose à rajouter, si vous avez d'autres questions surtout n'hésitez pas.

Se développer à Rennes

Spectateur·ice :

  • Vous êtes basés à Rennes ?

Corentin :

  • Ouais on est tous les deux rennais, donc ça faisait pas vraiment sens pour nous d'aller ailleurs. En plus la ville de Rennes subventionne pas mal le livre. La VILLE de Rennes vraiment.

Fanny :

  • Et c'est la meilleure ville de France[rires]

Corentin :

  • Mais c'est une question qu'on nous a aussi pas mal posé pour L'Ouest Hurlant parce qu'en fait il y a beaucoup de demandes de la part des agglomérations autour de Rennes pour permettre la mise en place de… (Je vois le temps qu'il se gâte, j'espère que... Ah non c'est juste mes lunettes de soleil ! Ben non du coup je suis en lunettes de soleil) En fait ça fait un peu... Je trouve que il y a un petit côté… Le terme est un peu fort mais ça fait un peu "colonisateur urbain" de partir de Rennes pour aller dans les agglomérations parce que ils recherchent des activités, du coup on a décidé de faire notre activité en agglo plutôt qu'à Rennes au nom du fait que c'était plus facile à faire là-bas. Mais en fait bah nous on est Rennais, si on arrive avec nos trucs, qu'on fait pas dans le contexte avec des contacts qu'on a pas ça aurait moins de sens.

Bureau

Spectateur·ice :

  • Et vous avez un bureau physique quelque part ?

Corentin :

  • Dans mon salon [rires]

Fanny :

  • Non, on compte aussi demander... Dans le cadre du Laboratoire des Imaginaires on est hébergé à la Maison des associations, qui a une pépinière d'associations. Qui permet d'avoir un espace de co-working, et pour l'Inframonde, on compte bien leur demander, ben voilà postuler aussi pour la même chose. Ce qui est chouette parce que, du coup on se retrouve avec des assos extrêmement diversifiées. Et ça permet voilà de créer des liens de voir d'autres réalités associatives aussi et je trouve que c'est toujours important surtout dans des métiers qui sont un peu isolés. Avec Corentin on a fait le choix de travailler en équipe parce que l'un comme l'autre on n'est pas capable de porter un projet tout seul. Tout simplement, voilà. Et qu'on aime travailler en équipe et là ça permet d'avoir d'autres contacts et généralement, je trouve que ça améliore la méthodologie de travail que de voir d'autres personnes bosser.

Corentin :

  • Faire de l'édition coopérative tout seul c'est pas aussi facile !

Podcast et enregistrements

Spectateur·ice :

  • Et du coup j'avais une dernière interrogation un peu meta sur... Là je parle dans un micro parce qu'on est enregistrés. Est-ce que ces enregistrements là sont accessibles à tout le monde après le festival ou c'est pour vous en interne ?

Fanny :

  • Non non, ça sera mis en ligne. On a l'association étudiante Spoiler qui travaille sur le podcast, sur les formes sérielles, sur les séries… Qui nous a proposé de nous aider sur ce domaine là. Et on les remercie ! Et qui gèrent les enregistrements et la mise en ligne des conférences.

Corentin :

  • Je profite d'ailleurs de cette plateforme d'enregistrement et cette occasion de poser ma parole pour les remercier ! Pas que pour ça parce qu'en fait ils sont arrivés hier en se disant "ah je vais faire des tests sur les sonos" et on les a regardés disant "oui on a des sonos mais on y connaît rien"! Et c'est eux qui ont installé tout le matériel de son. Lui d'ailleurs parce qu'il est tout seul donc il a installé là, dans la grande salle… Donc, voilà merci à Spoiler qui font pas qu'enregistrer, et diffuser, et monter après... Ils ont aussi permis le fait qu'il y ait du son.

Les ouvrages prévus

Corentin :

  • Alors les trois premiers ouvrages (j'en fais un tu en fais un puis ensuite… du coup je les fait tous [rires machiavélique] Et bon bah c'est parti. Alors on en a trois qui sont prévus pour le moment : Il y a un mémoire de Marie Kergoat, que vous allez pouvoir voir avec une épée dehors dans pas trop longtemps. Qui en gros porte sur l'apparente déconstruction des codes de la fantaisie par G.R.R Martin vis-à-vis du travail de Tolkien. Je dis apparente puisque l'idée c'est aussi de se demander s'il y a effectivement une déconstruction ou si c'est pas juste qu'une impression. Voilà donc il y a ce master là ça va s'appeler A l'ombre du géant ou juste L'ombre du géant.
  • Ensuite on a un bouquin qui s'appelle "Red Planets : Marxism and science-fiction" qui a été édité par Mark Bould et China Miéville, et que je dois traduire dans l'été là.
  • Et ensuite on a un bouquin sur le voyage dans le temps, qui est produit par le Laboratoire Hayon qui est un laboratoire lorrain, qui travaille sur les formes de l'imaginaire et leur insertion dans le réel, beaucoup par le GN par ce genre d'initiative là voilà. Et ouais on a d'autres projets en tête mais qui sont pas encore tous validés donc voilà on est on les développe pas trop. Mais on démarche des thèses, des mémoires, des trucs trop cool, voilà essentiellement. Si on a un truc sur lequel on a déjà rencontré les gens sur lequel c'est plus ou moins parti mais il faut qu'ils finissent. C'est un truc sur Mars et Avril, ce sera un beau livre. Alors Mars et Avril c'est un le premier film de science-fiction québécois. En tout cas c'est ce qu'il présente. Qui est produit par, je crois que c'est, Marc ? [Perdu ! C’est Martin] Villeneuve, qui est le frère de Denis Villeneuve. C'est un film de 2012 où on suit une espèce d'étrange relation, c'est très… Un peu auteur. Ça se passe dans le futur et on suit une relation entre un artiste de jazz extrêmement connu et le créateur de ces instruments. Et une femme qui va intervenir dans ce tableau là. C'est un peu étrange…
  • Très concept et en fait ce qui était intéressant là-dedans c'était surtout la réalisation. Puisque Martin Villeneuve est intervenu en Ted talk sur comment il avait réussi à faire un film de science-fiction avec RIEN. Au culot, en allant chercher Schuiten pour faire des visuels, en allant chercher un acteur québécois extrêmement connu qui a dit "oui pas de soucis, mais j'ai pas le temps". Donc il l'a pris en photos, enfin il l'a enregistré sur toute une matinée sur tous les niveaux de sa tête, et ensuite il a fait en sorte que son personnage soit un corps robotique, avec une tête d'hologramme, pour pas avoir à s'embêter. Enfin voilà c'est quelqu'un qui a beaucoup bossé là-dessus et l'idée ce serait aussi de faire un bouquin à la fois recueil de recherches sur l'oeuvres, à la fois recueil journalistiques sur l'enquête sur le travail de création du film, et puis il y avait une troisième partie, mais je sais plus ce que c'était… Et avoir, un peu, cette oeuvre complète avec des photos de tournages et peut-être des illustrations de Schuiten dans la foulée pour le truc qui serait intégrées. C'est un truc sur lequel on est en train de travailler, y'a rien de signé mais a priori, le travail est en cours, la personne est juste très très occupée.

Fanny :

  • C'est un film, si vous avez l'occasion de le voir, ne serait-ce qu'esthétiquement c'est assez fou, moi ça m'a fait penser à toutes les vieilles BD de cyberpunk, surtout à Samba Bugatti et à Beatifica Blues. J'ai vraiment eu l'impression d'être dans ces BD là donc c'est vraiment super chouette.
  • On a fait le tour si vous avez des questions ? Au pire vous nous arrêtez quand on sera en train de courir partout parce que là on a encore des bénévoles à dispatcher et du café à porter dans les salles des invités je crois. [rires] C'est la première porte à droite ! [rires] Voilà merci beaucoup d'avoir été là pour cette voilà cette première conférence. C'est super, on est super contents. Et bienvenue à L'Ouest Hurlant, profitez bien du festival !

[Applaudissements]

FIN

Crédits

Production des captations
Guillaume Genest
guillaume.genest@usertales.fr
www.usertales.fr