Un mois après Baïkonour, jeunesse charmante et encore méconnue, c'était au tour de Claude Semal d'entrer dans le salon du Glaïeuls Paradise.

Cet homme-là, vous le connaissez, et pourtant vous ne le connaissez pas. Vous savez qui c'est, mais vous ne sauriez le dire. Vous avez entendu ses chansons, mais vous ne pouvez pas les nommer. Il vous évoque peut-être une « Ode à ma douche », ou encore des frites, mais vous ne savez plus pourquoi >>> la preuve avec le public en capsule, car eh oui, encore une fois, j'y étais.

Claude Semal, auteur, compositeur, interprète, comédien, artiste. « Un chanteur belge » parmi les autres, mais totalement différent des autres. Il brille par sa longévité (ou sa ténacité...) : 40 ans de métier, « et personne ne me connait », blague-t-il en scène. C'est vrai en partie, mais faux en partie, incroyable, inexplicable, après 12 disques chantés en français et sortis en Belgique. Et des chansons, ah, des chansons... une poésie carnavalesque, une plume intelligente et fine, qui visite avec un charme égal les cieux de la joie et les sous-sols de la misère.

Une plume engagée aussi, qui parvient à dénoncer avec adresse, sans jamais tomber dans la revendication crasse, ni dans le ridicule du poing levé.

En duo avec Pascal Chardome, partenaire virtuose, promoteur de groove instantané au piano comme à la guitare, ce concert était une friandise. Un moment de plaisir, une conversation, une bière fraiche.