Sylvain Tesson, fracassé par un accident, tombé d’un toit, se met en route. Blessé, meurtri, il ne croit pas à la résilience mais bien à la faculté d’oubli. Et pour oublier, il faut marcher. Il va traverser la France. Des années plus tard, François Schuiten, à sa belle manière organique, s’empare du texte pour en donner une version visuelle où le vivant s’incarne.
Faisant allégeance à la nature, Sylvain Tesson souhaite son absorption par elle, dans les forêts et les montagnes pour reconquérir ses forces. Il cite Victor Hugo : « Qui peut prétendre que le parfum des aubépines est indifférent aux constellations ? »
Schuiten dessine Sylvain Tesson, l’asymétrie de son visage qui fait écho à sa propre asymétrie, à ses boiteries personnelles. Les jambes deviennent des arbres, Sylvain Tesson se végétalise, il y a un enfouissement dans la nature que Schuiten traduit dans ses planches.
La seule planche de couleur représente le personnage au terme de sa longue marche de restitution à lui-même. Il jette son sac de la falaise et se débarrasse ainsi de son mal et de son effroi. C’est l’éloge d’une fuite, devenue une fuite à deux.

Copyright images : François Schuiten

  

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