Jeudi 13/02 : Les limites de la stratégie d’exclusion. Parmi les différentes approches qui permettent de sélectionner les titres qui entreront dans un fonds d’investissement durable, la stratégie d’exclusion semble, a priori, la plus évidente. En effet, pour choisir des entreprises durables, rien de plus simple que d’exclure celles qui ne le sont pas. Oui, mais en pratique, ce n’est pas aussi aisé. Si renoncer à investir dans toutes les sociétés qui travaillent dans l’armement peut se comprendre, se priver de l’ensemble des entreprises énergétiques parce qu’aucune d’entre elles ne produit 100% d’énergie verte peut rapidement devenir problématique. En effet, on trouve, dans ce secteur, beaucoup de sociétés qui ont entrepris une transition progressive vers davantage d’énergies renouvelables. Si on se contente d’attendre qu’elles aient atteint leurs objectifs de production d’énergie verte dans plusieurs années, on risque de manquer la hausse espérée du cours de Bourse en cas de succès de cette transformation. De plus, le secteur de l’énergie regorge d’entreprises considérées comme des valeurs de fond de portefeuille, pour leur stabilité et la constance de leur politique en matière de dividende. Enfin, la stratégie d’exclusion aura peu d’effet à court terme sur les émissions polluantes. Les gestionnaires des fonds durables préfèrent donc appliquer d’autres approches, comme la stratégie best in class qui récompense les meilleurs élèves, par exemple en matière de transition énergétique. Mieux vaut donc parfois la carotte que le bâton !