La finance durable se développe depuis un peu plus de trente ans. L’idée de départ est simple : faire en sorte que l’argent qu’on épargne ou qu’on investit finance des activités, secteurs ou entreprises aux pratiques acceptables moralement. L’objectif était de mettre le portefeuille de l’investisseur ou de l’épargnant en adéquation avec sa conscience et de lui permettre de financer un modèle économique plus pérenne. Au départ, on parlait d’ailleurs de placements éthiques. Le concept a ensuite été élargi : on a qualifié cette manière de placer son argent d’investissement socialement responsable. De nos jours, on parle aussi de finance durable. Ce segment de la finance a démarré de manière modeste et l’évolution a longtemps été très lente. Il y a vingt ans, l’argent consacré à des produits financiers durables représentait à peine un pour-cent de l’ensemble des investissements en Belgique. Ces dernières années, la prise de conscience de l’importance des enjeux climatiques et sociétaux a dopé cet univers. Si bien qu’aujourd’hui, la part de marché des produits financiers durables dépasse largement dix pour-cent. Si on se focalise sur les fonds durables, on atteint même trente pour-cent du marché. La finance durable connaît donc une croissance exponentielle. Le problème est que la réglementation n’a pas suivi. Il n’existe pas encore de règles qui définissent ce qui peut être qualifié de durable ou pas. En cause, une important diversité des approches mais aussi des acteurs concernés. Mais cette lacune devrait être comblée prochainement, comme nous le verrons demain.