Sofia Kabbej est chercheuse au sein du Pôle Climat, énergie et sécurité de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques. Elle travaille sur les impacts sécuritaires du changement climatique, et étudie également la géo-ingénierie du climat, un sujet aux contours flous encore peu évoqué en France, mais qui génère déjà de gros investissements.

La géo-ingénierie correspond à l’ensemble des techniques mises en œuvre afin de corriger les effets de la pression humaine sur l’environnement. On distingue deux grandes familles : celle qui agit sur les causes du réchauffement, c’est à dire la concentration de CO2 dans l’atmosphère ; et celle qui agit sur les conséquences du réchauffement, c’est à dire l’augmentation de la température moyenne. On parle ici de “gestion du rayonnement solaire”, avec des techniques qui visent à modifier la quantité de soleil reçue par la Terre.

Face à l’échec des politiques de réduction des émissions, et à mesure que la dérive climatique s’accélère, le discours d’apprenti sorcier de la géo-ingénierie semble gagner de l’importance, mais suscite le débat et la controverse. En effet, les risques politiques, scientifiques et sociaux associés à ces techniques sont nombreux et donnent le vertige.

Par ailleurs, en concentrant le débat sur l’enjeux climatique et en faisant miroiter des solutions miracles, on néglige les autres limites planétaires (telle que la biodiversité, les pollutions ou l’acidification des océans) tout en maintenant le statut quo du capitalisme fossile.

Qui investit dans la géo-ingénierie ? Quelles sont les techniques les plus étudiées  ? Quels risques, quelle gouvernance, et quelle bataille des idées se joue ?

Entretien enregistré le 3/2/2022

Approfondir :

https://www.presages.com/blog/2022/sofia-kabbej

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Rapport REAGIR “Réflexion systémique sur les enjeux et méthodes de la géo-ingénierie de l'environnement” :
https://anr.fr/fileadmin/documents/2016/Rapport-final-ARP-REAGIR-mai-2014.pdf