Une question qui revient souvent et peut paraître angoissante – quelle quantité de soi peut apparaître inconsciemment dans ses propres écrits ? Peut-on être « vu » à travers eux ? Et sinon, comment éviter de transformer ses personnages en fantasmes patents, en délires de puissance, en idoles coupables ?
Mélanie n’est pas inquiète outre mesure : s’insérer dans ses textes ? Et alors ? Peu importe tant que cela leur apporte quelque chose et que le récit fonctionne. Pour Laurent, la notion paraît même empreinte d’une contradiction interne, car la construction d’un personnage… en fait une construction, justement, laquelle est nécessairement extérieure, en partie. Derrière cette angoisse du « self-insert », Lionel lit une possible confusion entre les thèmes et les traitements de ceux-ci, entre les envies ou impulsions présidant à l’écriture d’un personnage et les manifestations, éminemment personnelles, de celui-ci dans l’œuvre.

Références citées