ONU Femmes alerte sur un recul mondial de l’égalitĂ© entre les sexes. Son dernier aperçu sur la question, publiĂ© ce lundi, montre que les femmes restent plus exposĂ©es Ă  la faim, Ă  une mauvaise santĂ© et sont moins bien rĂ©munĂ©rĂ©es que les hommes, tout en payant le prix fort des conflits et du chaos climatique.Dans un entretien accordĂ© Ă  ONU Info, le responsable Recherche et donnĂ©es d’ONU Femmes, Papa Alioune Seck, avertit : « Si rien ne change, 351 millions de femmes et de filles pourraient sombrer dans l’extrĂŞme pauvretĂ© d’ici 2030 ». Et pourtant, seulement 420 milliards de dollars par an – « soit 57 jours du budget militaire mondial » – suffiraient pour financer l’égalitĂ© des sexes.Des progrès existent : baisse de 40 % de la mortalitĂ© maternelle depuis 2000, 99 lois adoptĂ©es en faveur de l’égalitĂ©, et plus de filles que jamais qui terminent l’école.Investir dans l’égalitĂ©, insiste ONU Femmes, n’est pas un coĂ»t mais un levier : combler la fracture numĂ©rique pourrait sortir 30 millions de femmes de la pauvretĂ© et gĂ©nĂ©rer 1.500 milliards de dollars de croissance mondiale d’ici 2030.« Les droits des femmes et des filles ne sont pas nĂ©gociables et ne peuvent pas ĂŞtre relĂ©guĂ©s Ă  la sphère domestique. Si on le fait, le monde va continuer de reculer. C’est aussi simple que ça », conclut M. Seck.(Interview : Papa Alioune Seck, Responsable Recherche et donnĂ©es, ONU Femmes; propos recueillis par Cristina Silveiro)