RENTRÉE LITTÉRAIRE sur Red Universe ! Mise à jour de nos livres numériques avec les chapitres V et VI et la mini-série de l’été: « Dualité » !
Venez enrichir votre expérience de cette grande saga avec les textes réécrits pour l’occasion, des illustrations et des commentaires de l’auteur.

Disponibles sur toutes plateformes ou en achat direct.

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Fabio ouvrit les yeux. À ses cotés, Adénor commençait à bouger ainsi que quelques uns des commandos. Le monde tournait encore un peu mais ils recouvrait tous leurs esprits. Des diodes pulsaient doucement sur quelque console dispersées face à eux, et c’était la lumière d’urgence, d’un rouge vif, qui inondait l’espace arrière de la navette. Rouge vif, avec beaucoup d’ombres, d’un noir de jais.

On était donc revenu dans la dimension originelle. C’était un plaisir de rentrer chez soit.

« Tout le monde va bien ? »

Demanda une voix un peu chevrotante depuis le poste de pilotage. La tête de Carillo dépassait du fauteuil du co-pilote, embrassant le groupe des survivants. Phil eut un sursaut :

« Que.. Quoi ? Attention, l’entrée ! On va s’écraser ! »

Si les sangles ne l’avaient retenu, il se serait jeté sur les commandes à l’avant. Quelques soldats dissimulèrent mal leur amusement, même Fabio et Adénor sourirent. C’était moins la réaction du pauvre Phil que le fait qu’ils soient toujours en vie, qui entrainait cette réjouissance.

« Nous nous sommes… bel et bien écrasé, Lieutenant. En tout cas, la vitesse était bien trop grande lorsque l’on a pénétré dans le transporteur. Mais les systèmes de sécurités de la navette et surtout de la zone d’appontage se sont automatiquement activés. On est à… deux mètres du mur, elles ont du être mis à rude épreuve mais on s’en est sorti. Bienvenue sur le transporteur n°3, messieurs-dames. »

Un grésillement bien à propos l’interrompit. Le pilote décrocha : Arlington les attendait au centre de commandement.

« Heu.. si c’était possible, je voudrais rester quelques minutes avec Adénor, nous vous rejoindrons immédiatement après ? »

Devant la réaction des autres, pour ne pas dire la suspicion, il ajouta :

« S’il vous plait… Laissez un garde ou deux si vous voulez ? Je veux juste régler un petit quelque chose, ce ne sera pas long. Adénor acceptes-tu ? »

Comme l’autre acceptait d’un hochement de tête, Phil insista pour attendre également. Dans un soupir, le Capitaine Carillo prévint qu’ils auraient tous « quelques minutes de retard »…

 

Momumba Arlington survolait les premiers rapports. En gros, ils étaient bel et bien revenus dans leur dimension. Tous les équipements avaient tenu le choc et les avaries étaient minimes. Çà, c’était les bonnes nouvelles.

« Alors, quelqu’un peut-il me répondre ? Je veux savoir OÙ nous sommes ? »

On s’affairait, on comparait les cartes spatiales, on s’interrogeait. Les calculateurs analysaient la position des étoiles, des nébuleuses, des vents solaires, n’importe quoi qui pût apporter un renseignement. Car s’ils avaient été renvoyés dans la bonne dimension, il eut été trop simple que ce soit dans la Passe de Magellone, bien sûr.

« Et Carillo et les autres ? Je n’avais pas demandé à ce qu’on… »

Au même moment la porte principale s’ouvrit et le groupe pénétra dans la salle. Arlington prit sur lui de conserver son flegme légendaire. Cette bande de rebelles lui avait donné beaucoup de sueurs froides.

« Carillo, mettez leur les menottes. Ils sont en état d’arrestation, je vous rappelle.

Je… Oui, Mon Colonel. Gardes… »

Immédiatement les soldats sortirent les menottes qu’ils avaient préparé pour leur première rencontre autour du Positron, mais l’urgence d’alors avait changé les priorités.

Phil et Adénor se laissèrent faire, l’un résigné, l’autre n’appréciant visiblement pas.

« Ce n’est pas une manière d’accueillir ceux qui vous ont permis de revenir de là-bas, commandant ! »

Déclara la jeune femme sans ambages. Arlington en fût surpris, à la fois par le ton que… par la forme.

« Madame Kerichi, je suis ravi d’entendre à nouveau votre voix. On m’avait dit que vos blessures mettraient du temps à cicatriser ?

Monsieur Fabio, ici présent, y a pourvu.

Oui, il avait à se faire pardonner de quelques petites… choses. »

Compléta Phil, et tous se retournèrent vers le mental. Une scène assez cocasse se déroulait : le soldat venait de boucler, deux fois déjà, les menottes, mais celles-ci se détachaient d’elles-même et tombaient par terre. On lui prêta une nouvelle paire, mais, étrangement, elles firent de même. L’intéressé haussait les épaules et se laissait faire, cachant mal son amusement. Un second soldat vînt prêter main forte au premier et le comique de la scène dura encore quelques secondes. Arlington s’approcha du mental blond, il n’avait vraiment pas le cœur à rire :

« Arrêtez cela immédiatement.

Mais Colonel, nous ne sommes pas un danger et vous le savez bien. Je peux comprendre que vous soyez.. irrité.

C’est le moins qu’on puisse dire. Savez-vous tenir une parole monsieur… Fabio ? Et vous deux également ? »

Tous acquiescèrent.

« C’est sans doute une des seules choses que je ne crois pas avoir jamais trahis »

Ajouta Fabio, lançant une oeillade au couple à ses cotés. Ils ne semblaient pas complètement convaincu, mais ne répondirent pas.

« Alors c’est bon. Je veux qui vous restiez à notre disposition en permanence, avec deux gardes pas loin au cas où. Les rumeurs de votre retour n’ont fait qu’amplifier tous les échos religieux vous concernant, Et je n’aime pas cela. »

Il fit un signe aux gardes, qui détachèrent le couple. Devant Adénor, il ajouta :

« Je pense que vous me comprenez.

Tout à fait Colonel, Nous resterons sage, n’est-ce pas, mon petit chou ?

Hê ? Heu oui chérie, nous… ferons comme le dit le colonel… »

Adénor caressa la joue de son amant, puis se toucha la mâchoire, en vérifiant la solidité. Oui, elle se souviendra longtemps que faire confiance à qui que ce soit pouvait être aussi dangereux sur le transporteur qu’avant, sur MaterOne. Son regard croisa celui de Fabio… désormais le jeune homme, aussi, serait à suivre avec précaution.

Le mental décida qu’il était temps de changer de sujet.

Colonel Arlington, nous vous écoutons. Alors où sommes-nous ? Car à vue de nez, ce n’est pas le Passe de ce cher et regretté Capitaine Magellone, n’est ce pas ?

Non, en effet, nous cherchons toujours. Lorsque le vortex nous a emporté, nous avions plutôt les yeux rivés sur votre arrivée in-extrémis. Pensez-vous… pouvoir nous fournir quelque indice ?

Si je peux me rendre utile, ce sera avec plaisir. Laissez-moi réfléchir ».

Fabio se concentra, et cette fois ils apparurent, comme avant. Ses « petits amis » : les Titans. Nous étions sortis de la Passe, et ils avaient délivré leur message. Désormais, ils allaient faire comme si de rien n’était et reprendre leur régulière et sage discipline pour aider le mental. Mais plus jamais, il ne jouerait avec eux. Pas après cette lueur malsaine qu’il avait croisé dans les yeux de Monsieur Loyal. Ils n’étaient pas des êtres inoffensifs, mais bel et bien une race puissante, avec un but, des plans précis pour y arriver, et… un sens de la mise en scène remarquable.

« Nous sommes de l’autre coté de la Passe, en avance sur l’Exode, donc. Mon seul soucis, c’est que je ne peux vous dire où, dans cet autre coté. »

Silence. La révélation de Fabio surprit les uns et confirma les craintes des autres : on les avait expédié quelque part dans l’univers, visiblement dans un lieu où l’homme n’était jamais encore allé et dont aucune carte n’existait.

Une alarme retenti dans un coin, coupant court aux questions de tous. Carillo s’approcha de l’opérateur concerné.

« Mon Colonel, un appareil vient d’effectuer une transition à quelques kilomètres devant nous.

Des précisions Carillo, sil vous plait ?

Design inconnu. Pas très grand, l’équivalent d’un tonnage de corvette. Propulsion au Talbium-3, on dirait, mais le saut dimensionnel qu’il vient d’effectuer est d’une précision et d’une finesse au-delà de nos limites… Attendez… présence d’armes ! C’est un vaisseau de guerre !

Alerte rouge dans tout le vaisseau ! Procédure de protection des civils et que les chasseurs se tiennent prêt au combat. Ne me dites pas qu’après tout cela, nous sommes tombés sur des pirates ?

Colonel… On reçoit une émission radio sur une fréquence inhabituelle. On vous la passe… Allez-y envoyer. »

Quelques grésillements, puis une voix monta dans le centre de commandement :

« À vaisseau inconnu, ici patrouilleur de lEmpire, déclinez votre identité, cest un Haut-Ordre ! »

Un hochement de tête d’Arlington et le capitaine brancha le micro.

« Je suis le Colonel Momumba Arlington, Commandant du quatrième transporteur de l’Exode. Nous sommes placés sous la protection des forces spatiales de la planète MaterOne, et nous ne sommes que de passage. Nous n’avons aucune intention belliqueuse. »

Fabio écoutait les pensées des membres de l’équipage du patrouilleur. Ils étaient plutôt inquiets de voir un vaisseau de dix fois leur taille apparaitre comme par magie au beau milieu de leur zone de surveillance.

« Vous n’allez pas aimer la suite, je vous préviens… »

Déclara-t-il simplement. Tous se tournaient vers lui lors la radio rugit à nouveau :

« Transporteur numéro quatre de lExode, vous êtes désormais la propriété du Grand Empire céleste de Ragnvald. Tout vos occupants, matériels et carburants doivent nous être livrés. Préparez-vous à être abordés dès maintenant. 

C’est une blague ? Ils veulent nous aborder avec leur coquille de noix ?

Oui Phil, mais je serais toi, pardon Colonel, je serais vous, je ne prendrais pas à la légère leurs demandes.

Expliquez-vous, Monsieur Fabio. Qu’avez-vous appris ?

Que nous sommes tombés sur une civilisation humaine de l’autre coté de la Passe, voilà. Et que, lorsqu’ils parlent dEmpire, ils ne rigolent absolument pas. »

Au même moment, plusieurs nouvelles alarmes retentirent un peu partout. Les opérateurs activèrent tous les appareils, réglant les radars et autres censeurs.

« Mon Colonel ! Flashes de transition multiples en sept, quatre, vingt-deux et soixante et un. Et il en arrive d’autre ! »

Fabio ajouta, cherchant à trouver ses mots :

« Ai-je… oublié de vous préciser qu’ils… hem… détestaient MaterOne ?

Nouveaux flashes en huit, dix-huit, quatorze, cinq, trente et un, vingt-deux, trente-trois,…»

La liste égrenée par le capitaine Carillo ne semblait plus vouloir finir…

 

FIN DU CHAPITRE 17

 

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Prod: PodShows
Réa: Raoulito, Relecture: Arthur, Icaryon, Kwaam
Narration: Andropovitch
Acteurs:
Phil: Lorendil,
Adénor: Coupie,
Fabio: Zylann,
Carillo: Andropovitch,
Momumba: JCK,
Radio: Raoulito
Compo: Ian
Montage: Ackim