Marcelin Willems reçoit dans "La Journée commence par le Rêve" le Professeur Stéphane Feye, traducteur de nombreux ouvrages d’Alchimie. Les liens entre le monde des rêves et l'alchimie sont si évidents qu'il est cohérent d'admettre qu’un même processus est à l’œuvre derrière ces mondes symboliques. L'Alchimie pourrait-elle être un pont entre art, science, philosophie et spiritualité ? Et qu'est-ce que l'Alchimie si secrète et si ancienne peut nous apporter aujourd'hui ?
Thèmes abordés dans ce podcast :
- Une double rencontre, d'une part avec le livre "Le Message retrouvé", versets reçus d'un ailleurs par Louis Cattiaux de 1938 à sa mort et d'autre part avec Emmanuel d’Hooghvorst, philosophe et alchimiste
- La fondation de Schola Nova, une école privée, unique en son genre, où le latin y est parlé couramment
- Qu'est-ce que l’Alchimie ? Est-elle l’ancêtre médiéval de la chimie ? Est-elle l’Art des métamorphoses que l’Humain opère en se basant sur la Nature et ses cycles ? Est-elle un travail en laboratoire, le Grand Œuvre, pour obtenir la pierre philosophale qui transforme les métaux en or et par analogie transforme aussi l’Humain ? Ou le laboratoire est-il plutôt intérieur et initiatique nous permettant d’affronter le dragon symbolique qui se cache dans notre inconscient ? Existe-t-il autant d’Alchimies que d’Alchimistes ?
- Quel est le lien entre Hermétisme (de Hermès Trismégiste, un personnage mythique de l'Antiquité grecque et égyptienne) et l'Alchimie ?
- Est-ce le bouillonnement d'idées à la Renaissance qui a permis cette filiation (on pense à la traduction du corpus Hermétique par Marsile Ficin à qui l’on doit probablement les arcanes majeurs du tarot synthétisés sur la base de savoirs anciens) ?
- Quel peut-on penser de l'exploration des mythes Grecs et Égyptiens vus comme les allégories des étapes du Grand Œuvre alchimique par Michaël Maïer, alchimiste, médecin et conseiller de l’Empereur Rodolphe II ?
- Est-ce que le langage symbolique et secret est utilisé par les Alchimistes pour faire de leur art une connaissance élitiste ou pour ne révéler l'Art qu’aux chercheurs sincères en égarant les autres ?
- Jusqu’à la Renaissance, la perception de l’Alchimie était fort différente de la vision répandue aujourd’hui qui oppose la Science à l’Art et au Sacré. Est-ce que cette vision actuelle, compartimentée, est l’héritage d’un rationalisme poussé à l’extrême ?
Qu'est-ce que l'alchimie ?
En général, l'alchimie passe pour avoir été l'œuvre des charlatans, des escrocs, des faux-monnayeurs et le refuge d'illuminés. Pourtant l'alchimie fut une véritable science et une philosophie avec ses théories propres dont l'ambition n'était autre que concevoir la vie intime de la matière en s'efforçant de découvrir la loi universelle qui relie la matière au grand ordre de l'univers. Il ne faut pas tomber dans l'erreur consistant à dire que l'alchimie s'adonne principalement à la recherche de la pierre philosophale qui permet de transformer les métaux en or. Il faut abandonner le cliché qui faisait de l'alchimiste un chercheur d'or farfelu. La soif d'or humaine a masqué la véritable consécration de l'alchimie qui est, avant tout, une philosophie qui englobe toutes les branches de l'activité vivante, humaine ou non.
Si l'on regarde la liste des adeptes, des initiés, on s'aperçoit qu'elle ne comporte que des sages en avance sur leur époque, des érudits qui ne prétendaient pas faire des miracles ou de la magie, ni des transformations chimiques ou physiques, mais la poursuite des trois buts suivants :
- Permettre de transmuter le vil en or (pierre philosophale) ;
- Obtenir la panacée universelle (soigner ses maux) ;
- Atteindre l'immortalité (s'approcher des mystères de la vie, de la mort, de l'après-vie, de Dieu...). En poursuivant ces idéaux, l'alchimie permet à l'initié de se transformer (transmuter) et d'atteindre le bonheur.
Mixage et réalisation : Maxime Wathieu