Classique indétrônable de la littérature anglaise, Sir Gawain and the Green Knight a été le fruit d’innombrables éditions, traductions, et commentaires, qui n’épuisent pas le charme de cette œuvre singulière, certainement le roman arthurien qui se distingue le plus dans la tradition anglaise. Un mystérieux chevalier, complètement vert, vient défier la cour d’Arthur à Noël avec un petit jeu : qui sera assez courageux pour lui porter un coup avec sa hache, à condition qu’un an après, il le lui rende ? Gauvain s’y colle et décapite le joueur, espérant peut-être échapper à sa riposte, mais il ramasse sa tête et repart… L’année suivante se termine, et Gauvain part à sa recherche, mais très proche de sa chapelle verte, il s’arrête dans un château très (trop) accueillant, où la femme du seigneur lui fait des avances très insistantes tandis que son mari est à la chasse — et notre héros a accepté un marché étrange : à la fin de chaque journée, ils doivent échanger ce qu’ils y ont gagné…
Cette reprise du « jeu du décapité » déjà croisé dans la Première Continuation, la Mule sans frein, Hunbaut et le Perlesvaus, la verdeur mystérieuse du chevalier, souvent interprété ensuite comme un symbole ou un esprit de la Nature, les scènes de chasse d’une vivacité poétique forte, entrecoupées du malaise et de la tentation propres à la séduction, la fin fort peu triomphante de Gauvain : tout se conjugue pour créer une aventure intrigante et inoubliable, malgré sa simplicité.
Sommaire :
0:00:00 Introduction et actu : vidéo Ségurant, Pendragon Cycle.
0:24:33 Sir Gawain and the Green Knight
0:26:50 Editions et traductions de SGGK disponibles
0:49:00 Présentation de SGGK
0:51:25 Versions précédentes du "Jeu du décapité"
0:57:00 Résumé de Sir Gawain and the Green Knight
1:00:00 Partie I
1:15:35 Partie II
1:26:20 Partie III
1:43:30 Partie IV
2:01:30 Conclusion
Notes :
- Notre vidéo sur la tradition de Ségurant, le Chevalier au Dragon (il y aura un futur épisode de RQRF dessus, tout comme pour les Prophéties de Merlin d’ailleurs)
- Illustrations de SGGK dans le manuscrit (Wikimedia Commons)
- À 1h20, sur les armoiries de Gauvain : D’après Pastoureau elles étaient d’argent au franc-canton de gueules (= blanc avec un coin rouge) dans les romans du XIIIe siècle (Durmart le Gallois, Lancelot-graal, Tristan en prose, Escanor, etc.) tout comme dans certaines miniatures du genre, avant de devenir « de pourpre à l’aigle d’or » dans les armoriaux du XVe siècle. Cependant parmi les blasons atypiques du Perlesvaus on remarque que Gauvain porte déjà un écu vermeil à l’aigle d’or, donc rouge au lieu de violet, mais proche de son écu ultérieur… (Dubost 1988, aigle aussi dans le Ms. Princeton Gareth 125 fol. 38 r ?) Chez Geoffrey de Monmouth, Gauvain est adoubé à Rome, donc l’aigle pourrait renvoyer au symbole romain. (Nickel 1993) Mais rien n’est fixé : il semble que dans les miniatures de Meraugis il ait un écu quadrillé en diagonale et dans celles du Walewein hollandais une tête de lion rouge (?)…
- À 1h30 : la demoiselle orgueilleuse se trouve dans la branche 4 du Perlesvaus (RQRF 11) mais Lays décrit ensuite une scène de la Vengeance Raguidel (RQRF 26).
- À 1h47 : le combat de Palamèdes contre le Chevalier de la Fontaine, qui reprend des forces en y buvant, se trouve notamment dans la Demanda castillane (voir RQRF 28 sur la Queste Post-Vulgate) motif qu’on retrouve aussi avec « Gromelan » dans le Walewein et Key hollandais.
- À 2h10 : le « vlog » de C’est Pas Sourcé sur Tolkien, la fantasy la légende arthurienne.
Editions utilisées :
- Editions
- Edition et traduction Tolkien J. R. R., Sir Gawain and the Green Knight, Pearl, and Sir Orfeo (1975)
- Edition et traduction Andrew M., Waldron R., The Poems of The Pearl Manuscript, 5th Edition (2008)
- Edition Penguin : Ad Putter, Myra Strokes, The Works of the Gawain Poet (2014)
- Edition J. J. Anderson Sir Gawain and the Green Knight; Pearl; Cleanness; Patience (1976)
- Traductions anglaises (certaines disponibles en ligne) :
- Trad. en vers rimés Weston 1898
- Trad. en vers Brian Stone 1972 [PDF, révision de sa version de 1959]
- Trad. en prose anglaise W. A. Nelson 1999 [PDF] (en prose)
- Traduction en vers Simon Armitage (2009, révisée et illustrée en 2018)
- Traduction en vers Benson dans édition bilingue, basée sur l’édition Donoghue (2012)
- Traductions françaises (difficilement trouvables) :
- Traduction Alma L. Gaucher, Gauvain et le chevalier vert éd. Le Point d’Eau (1990) [pas trouvé, on ne sait pas trop ce que ça vaut]
- Traduction Juliette Dor chez les big boss de la collection médiévale 10/18 : Sire Gauvain et le Chevalier Vert (1993)