C’est dans son appartement parisien, là où il vit et dessine, que j’ai rencontré l’artiste Alireza Shojaian. Il a 35 ans, il est iranien, et il est exilé en France depuis 2019, forcé de quitter son pays, parce qu’il dessinait des corps masculins dénudés. En Iran, l’homosexualité et la représentation de la nudité sont un crime, et s’il voulait continuer à vivre et créer librement, il n’avait pas d’autre choix que de partir.

Sa vie a basculé quelques années plus tôt, lorsqu’étudiant, au sein de son école d’art, il commence à représenter ses premiers corps masculins, comme un besoin irrépressible d’assumer ce qu’il ressentait au fond de lui. A la même époque, il découvre l’existence du mot “queer” et comprend qu’il fait partie de cette communauté militante dans laquelle se rassemble chaque personne qui n’accepte pas de se laisser dicter une sexualité, une identité ou un genre.

Aujourd’hui, à Paris, il continue de mettre en scène dans ses dessins des hommes nus ou partiellement nus, fragiles, intimes, pour défendre sa propre vision de la masculinité et de la virilité. Un combat idéologique en somme, crayon en main, contre le pouvoir en place de son pays, et contre toutes les formes d’oppressions, ici ou ailleurs,… 

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