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Afin de répondre au vandalisme des révolutionnaires, le fameux abbé Grégoire (1750-1831) développa la notion de "patrimoine". Son idée était de combattre les destructions et les déprédations des œuvres d'arts perpétrés durant la période la plus sombre de la Révolution. Il s'agissait non seulement lui de défendre le patrimoine existant mais aussi le patrimoine à venir. Une telle idée, en soit, n'était pas nouvelle. On la retrouve dans l'Antiquité grecque (Pausanias) et romaine (Auguste) mais aussi dans l'Antiquité tardive au VIe siècle, chez l'érudit Cassiodore : faisant face aux ruines de Rome, ce dernier cherche les moyens de "les protéger et d'établir un pacte entre passé et présent". Peu à peu, au delà même de la préservation des sources écrites du passé, s'impose l'idée d'une préservation des pierres. On ne parlait pas encore d'archéologie, mais les principes étaient établis.

Notre invité : professeur émérite d'archéologie à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, Jean-Paul Demoule est aussi membre honoraire de l'Institut universitaire de France et ancien président de l'Inrap. Spécialiste du néolithique et du rôle social de l'archéologie, il est l'auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Il vient de publier avec Alain Schnapp Qui a peur de l'archéologie ? La France face à son passé (Belles Lettres, 346 p., 21,90 €).


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