Si l’espionnage existe depuis l’Antiquité, il a surtout fasciné le XXe siècle. Le sujet est à la mode dans la littérature et au cinéma. Ce monde du secret existe d’abord par les héros et antihéros qui l’incarnent, personnages fictifs ou réels : James Bond, Hubert Bonisseur de la Bath, mais aussi le chevalier d’Éon sous Louis XV, Mata Hari, et plus récemment Anna Chapman. Selon George Simmel, « toutes les relations entre les hommes reposent, cela va de soi, sur le fait qu’ils savent des choses les uns sur les autres » (Secret et société secrète). L’espionnage serait alors une nécessité sociale et diplomatique. Qu’en était-il au Moyen Âge ? Existait-il des structures de renseignement ? À quels besoins l’espionnage répondait-il ? Était-il théorisé ? Les espions médiévaux ont-ils inspirés les arts, tels des héros au service de l’État royal ? Comment écrire l’histoire de l’espionnage si sa pratique devait rester secrète ?

L’invité : Valentin Baricault est professeur d’histoire-géographie. Il vient de publier son premier livre : L’Espionnage au Moyen Âge ( Passés composés, 2023, 224 pages,19.5 €).