"L’archange de la mort", funeste expression de Michelet pour désigner le révolutionnaire Saint-Just. Il le décrit ainsi alors qu’il arrivait à Strasbourg pour ses missions aux armées : "apparu non comme un représentant, mais comme un roi, comme un dieu armé de pouvoirs immenses sur deux armées, cinq départements, il se trouva plus grand encore par sa haute et fière nature. Dans ses écrits, ses paroles, dans ses moindres actes, en tout éclatait le héros, le grand homme d’avenir". On croirait presqu’un héros romantique. Moins connu que Robespierre, Marat, ou Danton, Saint-Just est un néanmoins une figure incontournable de la Révolution française, un élément déterminant de son déroulement. Membre du groupe des Montagnard, grand ami de Robespierre, poète, théoricien politique... Son charisme et son intelligence en font très vite un personnage influent du gouvernement révolutionnaire . A la fois fascinant, admiré, fantasmé, haï il est guillotiné en 1794 à seulement 26 ans. Mari-Gwenn Carichon reçoit l’historien Antoine Boulant.

L’invité : Antoine Boulant est un historien, spécialiste du XVIIIe siècle. Administrateur de l’Institut Napoléon, il s’est fait connaître par ses travaux sur l’histoire de l’administration et l’histoire politique du XVIIIème et du début du XIXème siècle. Il a écrit des ouvrages de référence dont une étude avec Arnaud de Maurepas : Les Ministres et les ministères du siècle des lumières (1715-1789), et l'an dernier un ouvrage remarquable le Tribunal révolutionnaire aux éditions Perrin. Sa biographie sur Saint-Just. L'Archange de la Révolution est parue chez Passés/Composés en janvier 2020 (352 pages, 22 €)