Petenere – Ali Farka Touré (Mali)
Ferme les yeux... écoute ces premières notes... Tu sens l’odeur du curry ? T’es à Madras... C’est un super Raga écrit et interprété à la cithare par Ravi Shankar...
Mais non banane ! T’y as cru hein ! C’est ça la force de Ali Farka. Ce morceau est fou, ce monsieur est d’un géni fou. C’est le seul artiste non anglo-saxon dans le classement des 100 meilleurs guitaristes de tous les temps. Classement détenu par Jimi Hendrix. Non Francis Cabrel et son riff de la Corrida n’est pas dans le classement.

Si tu Bois Beaucoup – Franco & TPOK Jazz (Zaïre)
10 ans après le Ry-Co Jazz et son célèbre tube de « Tu bois beaucoup », Franco et son TPOK Jazz en font un clin d’œil avec ce morceau « Si tu bois beaucoup ».
La Rumba congolaise s’exportera très bien dans les Antilles dans les années 60, ou elle se mélangera à la biguine pour donner naissance à un 3ème style qu’on appellera le Tumbélé.

Mubi Umakhelwane – Abafana Baseqhudeni (Afrique du Sud)
Ce qui signifie en Zulu « le mauvais voisin » par « les coquelets ».
Ça date de la fin des années 70.
D’ailleurs ils ont commencé leur carrière en s’appelant Abafana Baseqhudeni et puis un peu plus tard, un label allemand est arrivé pour les produire et ils ont commencé à être un peu plus connu, et alors ils ont fini par traduire leur nom par « The Cockerel Boys ».

Aie... Mr Robert – Bossa Combo (Haïti)
C’est un morceau parfait ça ! Ça donne envie de danser, non ?
Ce qui est bien sur ce morceau c’est qu’on commence très fort avec du compas (rythme rapide rapide, saccadé et cadencé) et à un moment on bascule sur une petite méringue haïtienne.
Le compas ça n’est ni plus ni moins que de la méringue qu’on a accéléré.
C’est un morceau qui date de 1979.


Nambewe – Madalitso Band (Malawi)
Tu vois où c’est le Malawi ?
C’est un petit territoire enclavé entre le Mozambique, la Zambie et la Tanzanie.
Tu n’sais pas où c’est ?
Bon c’est le sud-est de l’Afrique.
C’est un bras de terre de 800 bornes de long pour 300 bornes de large scotché à ce qui s’appelle le Lac Malawi.

La Mecha – Luis Kalaff Y Su Alegres Dominicanos (République Dominicaine)
Oui ! « La mecha » ça veut dire la mèche ! Bravo. Tu le savais, mais moi je suis une pipe en espagnol !
Le titre date de 1962, et ce sont les 5 alegres dominicanos qui accompagne « El Rey del merengue ». C’est comme ça qu’on surnommait Luis Kalaff.

Khala Zo’Me – Royal Players (Afrique du Sud)
Dans les années 20 en Afrique du Sud, on assiste à un gros exode, les habitants des campagnes viennent vivre en ville à la recherche de travaille et c’est la naissance de ce qu’on appellera les « slums » ou « township » les ghettos quoi. Là où les pauvres trouveront refuge dans des baraquements de fortune.
C’est dans ces quartiers et à cette époque que se crée ce style de musique que l’on appelle le Marabi. C’est une fusion des musiques rurales, des chants chorals africains (xhosa, zulu, sotho), du ragtime et du blues.

La Negra Kulengue – Abelardo Carbonó (Colombie)
Franchement, il est complètement cramé Abelardo.
Là encore un exemple de son génie intergalactique...
Un démarrage en trombe, ça pétarade pas mal !
« Que le pasa a la negra kulengue
Ella no se quiere ni mover
Yo le digo a la negra kulengue
Ven negrita, ven mueve los pies»
Moi ça me fait beaucoup rire comme début de chanson.
« Qu’est c’qu’il lui arrive à la négresse au gros cul, elle a pas envie de bouger, moi je lui dis à la négresse au gros cul, viens négresse, viens, bouge, tes pieds ».
Alors c’est évident qu’au 21ème siècle, pour écrire un morceau comme ça, faut être au moins masochiste, si ce n’est complètement suicidaire. Il manque éventuellement un « pédé » au deuxième couplet et je pense que t’as toutes les associations de France qui te tombe sur la gueule.
Bref ! C’était Abelardo Carbono.
N’oubliez pas de temps en temps de traduire vos morceaux préférés, vous seriez surpris des conneries que vous chantez sous la douche.


Quiéreme Sempre – Orquesta Aragón (Cuba)
En 1965, la grande tournée “Music Hall de Cuba” amène la Aragón pour la première fois en France, où ils sont acclamés pendant trois semaines à L'Olympia.
Entre albums, EP, single et compil, on en est à quelques 250 disques quand même...
Faut dire que le groupe a été fondé en 1939 et que le dernier album date de 2009...70 ans de carrière qui dit mieux ! Alors évidemment que ce n’est pas les mêmes à la fin qu’au début, les fils ont remplacé les pères. Comme quand Rafael Lay, le violoniste du groupe, qui lui-même avait remplacé Orestes Aragón au poste de créateur originel en tant que directeur musical, bref, lorsque Rafael Lay décède d’un accident de voiture, qui reprend le flambeau ? Son fils, Rafael Lay Bravo, violoniste lui aussi.

Labanta Braçao – Amilcar Cabral (Cap-Vert)
Au Cap-Vert, la musique emblématique c’est évidemment celle que l’on connaît le plus avec Cesaria Evora et c’est à dire la Morna ou la Coladeira, mais il y a aussi un autre genre que l’on appelle le Funana, beaucoup plus rapide. Généralement il se joue avec un accordéon, mais sur ce morceau l’accordéon a été remplacé par un orgue électrique.

Maimouna Chérie – Vincent Ahehehinnou (Bénin)
Vincent Ahehehinnou était chanteur au sein du très célèbre Orchestre Poly-Rithmo de Cotonou. Après douze années entre disques à succès et tournées triomphales, il quitte le groupe le 28 mai 1978 après des désaccords avec le « propriétaire » du groupe, Adissa Seidou. Ce dernier voulait mettre en retrait le regretté Mélomé Clément (fondateur du groupe) pour asseoir sa mainmise sur Poly-Rythmo. Vincent, qui s’était élevé contre ces manœuvres, avait reçu des menaces de mort d’Adissa, rites vaudous à l’appui.
Il lance alors sa carrière solo.

Moussa Hypocrite – Pepe Kalle & Bopol Mansiamina & Nyboma (Zaïre)
Pour cette album intitulé « Hommage à Emoro », les trois compères s’appelle en fait « Les Étoiles du Zaïre », c’est plus simple pour tous les nommés, et puis on sait comment ça se passe en Afrique, ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère au niveau des superlatifs...
On les connaît bien en tout cas ces trois-là, on les a souvent écoutés dans Taxi Brousse, et pour cause, ils font partis des monuments de la musique congolaise.
Mais Emoro c’est qui ? Pepe Kalle disait « Emoro, c’est un génie », Emoro répliquait « bomoe ki toko » la vie est belle.
Emoro c’est un danseur qui accompagna Pepe Kalle lors de ses nombreuses tournées, du début des années 80, jusqu’en 1994 année où il succomba à une crise cardiaque.
"Emoro" Tumba Ayila, le nain espiègle comme on l’appelait, c’est le pionnier des danseurs de petites tailles qui ont fait le bonheur de l’Empire Bakuba. Sa façon de danser et surtout sa bonhomie lui avaient attiré la sympathie du public.


Na Joe Oso Mi Kong – Moksie Patoe (Suriname)
1992 l’album qui s’intitule « Greetings from Surinam ».
Je me répète parce que je vous l’avez déjà dit, mais cet endroit du monde est un endroit étrange dans la mesure ou sur un carré de 500km de côté, on croise des gens qui parlent espagnol (Venezuela), anglais (Guyana), hollandais (suriname), français (Guyane) et portugais (Brésil).