Théo déploya le vieux parchemin sur la table de bois vert rongée par les vers, le lissant du plat de la main. La pièce était baignée de la lumière dorée des bougies flottantes, qui dansaient comme des lucioles en fête. Il pointa du doigt une salle ronde dessinée sur le plan, ses yeux pétillant d’excitation.

« Imagine, Voo ». dit-il en levant les yeux vers la fée, « un amphithéâtre où les élèves partageront leurs enchantements, dévoilant les merveilles de la magie à leurs camarades ».

Voo, assise en tailleur sur un coussin flottant, ses ailes scintillantes frémissant doucement, sourit en se projetant dans cette utopie. « Chaque sortilège échangé tisserait des liens indéfectibles, chaque potion partagée serait un breuvage de fraternité, à consommer sans modération. » Elle se mit à battre des mains avec enthousiasme. « Et nos soirées d’étoiles filantes, Théo ! Des spectacles célestes pour célébrer nos réussites communes ! »
« Oui, et des bals masqués oh hé oh hé où les esprits libres pourraient valser sous les constellations. On ne pourrait pas s’arrêter » ajouta Théo, imaginant la joie pure qui émanerait de ces rassemblements.

Leurs visages rayonnaient à la pensée de cette effervescence de connaissances partagées, de ce monde où le savoir serait une symphonie jouée en chœur à cœur ouvert.
« Nous devons être pragmatiques maintenant » déclara Théo en se penchant vers le livre. « Cette école ne va pas se construire avec de simples incantations. Nous aurons besoin de matériaux résistants à la magie, de livres ancestraux, et surtout, d’enseignants syndiqués et dotés d’une grande sagesse. »
« Sans oublier les défenses à mettre en place » compléta Voo, sa voix prenant une teinte plus sérieuse. « Des barrières invisibles pour protéger notre sanctuaire du savoir contre ceux qui voudraient le corrompre. »
« Ah, les charmes de dissimulation » songea Théo à voix haute. « Un voile impénétrable pour notre école... Et des sentinelles, créatures de légende veillant sur nos portes ».