Au début des années 1960, la France voit déferler une vague musicale venue d’outre-Manche : la pop anglaise. Ce phénomène, surnommé la « British Invasion », bouleverse profondément la scène musicale française et les habitudes culturelles de la jeunesse. Tout commence avec les Beatles, dont le succès planétaire traverse la Manche dès 1963. Leurs mélodies entraînantes et leur image moderne séduisent les jeunes Français, avides de nouveauté et d’émancipation.
Rapidement, d’autres groupes britanniques comme les Rolling Stones, The Who ou les Kinks conquièrent eux aussi le public français. Leur énergie, leur style vestimentaire et leur liberté de ton contrastent avec la chanson française plus sage de l’époque. Les yéyés, menés par Johnny Hallyday, Sylvie Vartan ou Sheila, s’inspirent directement de ces modèles anglais pour créer un son plus dynamique et international.
Les émissions de télévision et les magazines jeunesse participent à la diffusion de cette nouvelle culture pop. Les disques anglais se vendent par milliers, et les jeunes adoptent le look des stars britanniques : cheveux longs, costumes cintrés, guitares électriques. Cette « invasion » ne se limite pas à la musique ; elle influence aussi la mode, le langage et l’attitude des adolescents français.
Dans une France encore marquée par la tradition, la pop anglaise incarne un vent de liberté et de modernité. Elle ouvre la voie à une nouvelle ère culturelle, où la jeunesse devient un acteur majeur du changement social et artistique. Ainsi, les années 60 resteront celles où la pop anglaise a conquis le cœur et les oreilles de toute une génération française.