Les rapatriés français d'Algérie ont été, et sont encore parfois, les victimes d'une mauvaise réputation. Considérés comme des étrangers par certains ou comme de méchants colons par d'autres, les pieds noirs forment une communauté soudée par le souvenir d'une terre qu'ils ont dû quitter par la force. L'un des pires épisodes de la guerre d'Algérie reste pour eux les massacres d'Oran du 5 juillet 1962. Trois mois et demi après la signature des accords d'Évian, deux jours après la reconnaissance officielle de l’indépendance, et quelques heures avant sa proclamation, plusieurs centaines d'hommes et de femmes seront massacrés ou enlevés sans que l'armée française réagisse.

Fabrice Rodriguez est un fils de rapatriés. Je l'ai rencontré en 2007 à Toulouse. Il nous dit ce que recouvre pour lui le terme de communauté pieds noirs et nous dévoile le rapport qu'il entretient avec l'histoire de ses parents.