En décembre 1954, dans une entrée de son journal, Julien Green parle de Dieu, de son incommensurabilité et il écrit que “Le grand pêché du monde moderne, c'est le refus de l'invisible."

Il parle de croire en ce qu’on ne voit pas. C’est drôle à relire aujourd’hui, car le temps a donné à cette phrase une polysémie plus grande. On refuse l’invisible, on ne veut croire que ce que l’on voit, quitte à inventer des signes. On ne veut pas de l’invisible chez les autres, on veut de la transparence, savoir ce qu’il en est des personnes que l’on aime, où ils sont, ce qu’ils font. On veut des vidéos de nos idoles, tout le temps, jusque dans leur intimité.

Mais on rêve aussi de capes d’invisibilité, de pouvoir disparaître parfois, dans le confort de l’obscurité, n’être ni vu, ni regardé. Mais ne pas disparaître, ne pas devenir invisible aux yeux des autres et de la société. On veut pouvoir se cacher, se montrer, on se perd dans les vertiges de ces contradictions au point de ne plus toujours savoir quoi montrer, quoi cacher, qui on est. Et quand parfois on trouve le jeu d’ombres et de lumière confortable... Quel soulagement. Dans cet épisode, Hayzia raconte son histoire -comment elle a cherché et trouvé sa place- au micro d’Amel Almia.

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Cet épisode a été mixé par Jean-Baptiste Aubonnet. La musique est de Benjamin Grossmann. Maureen Wilson était à l’édition et à la coordination. Transfert est présenté par Charlotte Pudlowski et produit par Louie Média pour Slate.fr.