Dans ce 4 épisode, nous voyageons dans le voyage avec tout ce qu’il contient d’aventure et de nostalgie, de surprise et de douleurs et surtout de rencontres qui se traduisent musicalement par la fusion d’univers singuliers à la saveur unique.

Nous voyagerons dans les rythmes et les rimes en portugais, en bambara, en dioula, en français, en anglais, et en espagnol avec :

  • Blizzard de Fauve, une chanson coup de pied aux fesses aux phrasés bien senti qui réveille les rêves endormis.

  • Pecer un poème de Fernando Pesso chanté par Hernâni Carqueja. langue : portugais. Ce titre est la reprise du poème Pecer de Fernando Pessoa, dont je vous partage la traduction par Bernad Sessé publié dans le recueil bilingue Message aux éditions Cortie.
    "Prière
    Seigneur la nuit est là, et l’âme est vile. Grande fut la tempête, grande la volonté ! il nous reste aujourd’hui, dans le silence hostile, la mer universelle avec la nostalgie.
    La flamme que la vie en nous créa, pourtant, Ne s’éteint pas encore, tant que la vie persiste. C’est le froid consumé en cendres qui la cache : La main du vent pourrait la rallumer encore.
    Que ton souffle, ta brise, malheur ou désir En nous renouvelle la flamme du courage, Et partons de rechef conquérir la distance De la mer ou d’ailleurs, mais qu’elle soit la Nôtre."

  • Mon p'tit Loup, de Pierre Perret interprété par Flavia Coelho et le Eyo'Nlé Brass Band. Cette chanson avait été écrite à l'origine pour consoler une jeune fille victime de viol. Pierre Perret l'a ré écrite pour lui donner une portée plus universelle. Cette chanson a inspiré un papa, Dominique Lerigoleur qui en 2010 avait entrepris avec son fils Jonathan, un jeune homme de 19 ans handicapé moteur et cérébral en fauteuil roulant, de vivre tout ce qu’annonce la chanson, et ils ont commencé avec succès par le Kilimandjaro.

  • A la luna Yo Me Voy , AfroCubism. Langue chanté : espagnol. L'histoire de cet album est pleine re rebondissement. Le producteur Nick Gold souhaitait depuis longtemps faire rencontrer des musiciens Cubains avec des musiciens Maliens. La rencontre initialement prévue en 1996, n'a pas eu lieu à cause du refus de visa des autorités cubaines envers les musiciens Maliens. A la place, le producteur enregistre un groupe de "vieux chanteurs" cubains, ils prendront le nom du Buena Vista Social Club. Le groupe connait un succès mondial, porté par le documentaire de Wim Wenders qui lui est consacré. 12 ans plus tard, le producteur réussit à faire rencontrer le chanteur du Buena Vista Social Club, Eliades Ochoa de passage en espagne pour une tournée avec les musiciens maliens Bassekou Kouyaté, Djelimady Tounkara, Toumani Diabaté et Kasse Mady Diabaté, qu'il invite en studio à Madrid. Les musiciens, qui se rencontrent pour la première fois enregistrent 17 chansons en 5 jours et c'est ainsi qu'est né l'album AfroCubism.

  • Senegal Fast Food Amadou & Mariam, Manu Chao. Langues chantées : français , bambara Cette chanson reprend le fameux titre de Manu Chao, La Vie à deux, auquel Manu Chao (producteur de l'album un Dimanche à Bamako) ajoute de nouveaux couplets. Amadou & Mariam chantent eux en bambara les paroles suivantes : « nous qui quittons nos pays, il ne faut pas que les enfants du pays nous oublient. Nous qui sommes dans cette chose. Chose là qu’aucun ne saurait la nommer. Nous qui sommes dans des pays lointains. Il ne faut pas que les enfants du pays nous oublient."

    • New York*, de Léopold Sédar Senghor interprété par Lamine Konte. Alors que Léopold Sédar Senghor se plonge tout entier dans l’émerveillement pour New York, la nostalgie de ses paysages d’enfance, de sa terre natale, de sa culture refait surface après deux semaines. Il raconte ses ressentis, tout ce qu’il lui manque dans son poème magistral intittulé New York et publié en 1956. Son poème est mis en musique, tout aussi magistralement, par Lamine Konte qui mélange saxophone jazz et kora dans son album dédié au chant et à la poésie d’Afrique Noire, intitulé La Kora du Sénégal sorti en 1989.

-Dji, Alpha Blondy Langue chantée : dioula Cette chanson a été composé par Alpha Blondy comme une prière, une méditation après le décès de son ami Salia. Alpha Blondy, revenait des Etats Unis où il avait passé quelques années. A son retour, il s' empresse de contacter ses amis musiciens avec qui il jouait de la musique au lycée. Parmi ses amis, il y avait Salia. Quelques jours après le retour d'Alpha Blondy, Salia mort noyé dans le fleuve Bandama. Alpha Blondy s'est recueilli auprès du fleuve toute une nuit et a écrit cette chanson, une ôde ambivalente à l'eau, celle qui donne la vie et la reprend. Dji o dji, eau , ô eau IKa Salia bla mini ? où as-tu mis Salia Ninka Dimi ikoro dji , si je me mets en colère contre toi eau N tessé ka ban hila, je ne peux pourtant pas te rejeter Meni imi dji : j’ai besoin de toi pour me désalterer Mi imi, me nko j’ai besoin de toi pour me laver Ika Salia bla Mini ? Mais ou as-tu mis Salia ?
source : PAM

  • Quitte à t’aimer . Hocus Pocus, Cesaria Evora, Magik Malik. Dans cette chanson, le groupe nantais Hocus Pocus sample le fameux titre de Cesaria Evora Petit pays. Si dans le titre originale, Cesaria Evora chante une ôde à son pays natal, ici Hocus Pocus chante tout la difficulté d’aimer un pays qui ne vous aime pas en retour, un pays qui aime sous condition.

  • The Travelers Brother Ali. Langue : anglais. Cette chanson décrit très précisemment les conditions d'un voyage terrible, celui des esclaves débarqués en amérique et du traumatisme perpertuellement dénigré. C'est un texte très fort, truffés de références littéraires. Brother Ali fait écho à James Baldwin et à son premier essai "Mon donjon trembla, la prochaine fois le feu, lettre à mon neveu a l'occasion du centième anniversaire de l'émancipation qui lui a inspiré cette chanson. Dans son essai, James Bladwin écrit sur ceux qui même dans l'innocence ont rendu l'auteur noir et son neveu invisible. Il écrit sur la liberté, sur sa colère, et malgré celle-ci, il trouve encore de la compassion. Il écrit entre autres " les blancs sont coincés dans une histoire qu'ils ne comprennent pas" Et Brother Ali, le rappeur blanc reprend les mots de James Baldwin dans sa chanson "trapped in a history we d'ont understand" coincés dans une histoire que nous ne comprenons pas. Toute la chanson de Borther Ali inclut dans ses paroles les témoignages d'anciens esclaves et notamment ceux d' Harriet Jacobs et Frederick Douglas notamment dans ces passages :
    And your eyes bear the sight of your wife Being pulled out your shack and brutalized at night You only taste joy when babies are born Which becomes and occasion to mourn En français : et tes yeux doivent supporter la vision de ta femme en train se faire trainer de sa cabane et tabassée la nuit Vous ne goûtez la joie que lorsque les bébés naissent ils deviendront la raison de vos pleurs endeuillés.
    Source : Matthew Teutsch

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