Ainsi donc le cinéma indépendant, le cinéma d’auteur serait « élitiste »… c’est ce que déclarait, semble-t-il, une brillante sociologue devant un amphi de 300 élèves subjugués en novembre à Toulouse…. Citant Utopia comme un exemple parfait de la « culture dominante »… Ce qui n’a pas manqué de sidérer celles qui nous l’ont rapporté… L’année se termine dans un feu d’artifice US : le cinéma américain domine le box office et explique la progression de plus de 6 % des entrées en France. Les studios Disney y règnent en maître avec Le Roi lion, Avengers, La Reine des neiges, Toy story, Star wars… Uniquement des films qui relèvent de ce qu’on appelle « les franchises ». En bref le cinéma industriel mondialisé.

Le cinéma français campe autour de 34 % des entrées, malgré le succès de Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon dieu (une franchise lui aussi dans son genre) qui en absorbe une bonne partie : en fait de culture dominante, ne faudrait-il pas un peu gratouiller de ce côté-là ?… plutôt que d’aller chatouiller Utopia et ses consoeurs indépendantes qui s’acharnent à faire découvrir un autre cinéma dont tout un chacun et chacune pourrait se régaler s’il n’était dépourvu des moyens de promotion qui permettent aux major companies américaines ou françaises de dominer le marché en permanence en imposant les produits qu’elles pensent parfaitement adaptées au « petit peuple », ceux qui permettent de libérer du « temps de cerveau disponible pour Coca Cola* » et autres produits du genre à rendre les gens obèses et à ramollir les neurones.

Alors question à madame la sociologue : qu’est-ce qu’un cinéma populaire, qu’est ce qu’un cinéma élitiste ?…. Sarkozy écrivait en 2007 dans une lettre à Matignon : « Veillez à ce que les aides publiques à la création favorisent une offre répondant à l’attente du public, exigez de chaque structure subventionnée qu’elle rende compte de la popularité... Lire « La plus grande qualité accessible pour tous, sans clivage social et culturel… Ce sera notre combat. » Jean Vilar