De la GEMAPI à la libre évolution du fleuve.

« On parle toujours de la violence du fleuve, jamais de la violence des berges qui l'enserrent. »
Bertold Brecht.

Depuis 2018, la compétence GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations) a été confié aux collectivités locales. En 2024, les travaux d'entretien et de confortement des digues domaniales, du domaine de l’État, leur reviendra. Ces EPCI (Établissement Public de Coopération Intercommunale) reçoivent un ensemble de digues disparates et mal connues. À partir du XIXe siècle, la construction des levées s'est interrompue, le « stade des levées appartient à l'histoire », dit le géographe Roger Dion. Pourtant, les levées sont encore là et, pour certaines d'entre elles, jouent encore leur rôle de barrages contre la dynamique de la Loire. Aujourd'hui, les gestionnaires locaux doivent retrouver cette mémoire des aménagements du fleuve, préserver la dynamique d'une Loire libre vivante, prévenir les inondations et décider du devenir des levées.

Avec :

  • Mathilde Gralepois, maître de conférences en aménagement-urbanisme, département d'Aménagement & Environnement, École Polytechnique de l'Université de Tours.
  • Jean-Paul Pavillon, maire des Ponts-de-Cé, président de la GEMAPI de la communauté de communes Angers Loire Métropole.
  • Pierre Philippe, ingénieur en chef, responsable du service digue de l’Établissement Public Loire.

Reportage :
En 1986, l'Epala (établissement public pour l'aménagement de la Loire et de ses affluents) signe un protocole avec l’État pour construire quatre barrages en amont du bassin de la Loire. En 1994, après huit ans de lutte, le projet est abandonné. L'hydrobiologiste Roberto Epple est une figure de ce conflit. Depuis la Haute-Loire, il raconte un combat pour une Loire vivante.